dimanche 25 octobre 2015

UN CERTAIN CHARLES SPENCER CHAPLIN

ITINÉRAIRE D'UN KID

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Il fut certainement le plus grand comique de tous les temps ou tout du moins l'homme le plus populaire du XXè siècle. Le monde entier a ri devant les (més)aventures de CHARLOT et pleuré devant "LES FEUX DE LA RAMPE" lorsqu'au travers le clown CALVERO Charlie CHAPLIN dit adieu au personnage qui a rempli sa vie. Entre 1914 qui vit la naissance de la figure du plus célèbre des vagabonds, et 1952, année de son expulsion des Etats-Unis, une ascension fulgurante, une reconnaissance internationale, un succès inédit et jamais égalé.


Afficher l'image d'originePourtant son histoire est loin ce ressembler à l'itinéraire d'un enfant gâté. C'est ce parcours que nous raconte Daniel COLAS dans cette création. Qui se cachait derrière le vagabond au chapeau melon, à la redingote et à la démarche dansante ? Longtemps il garda au fond de lui une blessure qui n'a peut-être jamais guéri, sauf peut-être lorsqu'il découvrit un texte qui lui a longtemps été attribué car dit lors d'un de ses anniversaires : "Le jour où je me suis aimé pour de vrai". 


Car comme souvent derrière le clown se cache une âme sensible et blessée. Pendant un peu plus de deux heures nous (re)découvrons ce que fut la vie de Charles Spencer, depuis le Londres miséreux ou l'enfant connu le froid et la faimaux montagnes alpines où il trouva la paix auprès de Oona, sa dernière épouse, en passant pas les collines d'Hollywood et le bureau d'Edgar HOOVER . Et c'est peut-être là que se situe le défaut de la pièce : son côté très didactique qui entraîne quelques longueurs et donne un rythme décousu et lent. 

Afficher l'image d'origineA contrario, sa force est l'émotion qui est transmise par une troupe à l'unisson : Maxime d'ABOVILLE n'incarne pas seulement Charlie CHAPLIN, Il est Charlie CHAPLIN. La métamorphose est hallucinante de réalisme notamment lors de la magnifique reconstitution du Combat de boxe. Il campe un travailleur acharné, un acteur inventif, un séducteur qui se laisse abuser par les femmes (tout du moins ses deux premières épouses), un père absent mais aimant, un fils attentif, un demi-frère solidaire, un artiste engagé, un migrant blessé par le rejet dont il fit l'objet par le pays qui lui apporta une reconnaissance mondiale. Un personnage complexe qui vécut dans la hantise de retomber dans la misère de son enfance, subit le poids de la rumeur et de la discrimination, et qui ne semble avoir trouvé la paix qu'auprès de sa dernière épouse, Oona, interprétée avec retenue et justesse par Linda HARDY.

L'une des plus belles scènes est l'échange entre Charlie CHAPLIN et sa mère qu'il a réussi à faire venir aux Etats-Unis. Béatrice AGENIN y est d'une extraordinaire justesse et utilise toute la subtilité de son jeu pour transmettre toute l'émotion qui passe entre cette femme à la santé psychologique fragile et ce fils aimant à la sensibilité exacerbée. Un très beau moment d'émotion.

En bref : un spectacle un peu trop didactique qui rappelle néanmoins avec émotion le parcours incroyable du génie que fut Charlie CHAPLIN. Maxime d'Aboville, récompensé d'un Molière en 2015 pour THE SERVANT (à l'affiche du Poche Montparnasse jusqu'au 08/11), est hallucinant de ressemblance et campe avec brio un personnage complexe et contrasté. 

C'EST OU ? C'EST QUAND ?

31 Rue de la Gaîté 75015 PARIS


Du 22 septembre au 29 novembre 2015

du mardi au samedi à 21
matinée 16h le samedi / 15h le dimanche


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