vendredi 11 juillet 2025

UN SOUPCON D'AMITIE

L'AMITIE, JUSQU'OU ?

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Louis et Daniella est un jeune couple de Français vivant en Argentine depuis quelques années. Lui est diplomate, elle est professeur de danse. Le meilleur ami, Joachim, vend du matériel agricole et est d'origine allemande, pays qu'il a quitté en 1937, avant l'apogée du nazisme. Nous sommes en décembre 1961.

Enfin c'est ce qu'il a raconté à Louis et Daniella. Et pourquoi en douteraient-ils ? Mais lorsque qu'un homme se disant généalogiste se présente et commence à poser des questions sur Joachim, le doute s'installe, s'insinue dans les esprits, insidieusement s'ancre, réveille des traumatismes, remet en cause la loyauté.

Jusqu'où rester loyal ? Le lien d'amitié est-il inconditionnel ? Qu'est-on prêt à faire pour défendre ses amis ? Pour connaître la vérité ? Voilà bien des questions dérangeantes que posent ce texte de Philippe Froget, mis en scène par sa fille Chloé Froget.

Dans ce huis clos aux allures de comédie, où la danse exprime les émotions de Daniella, où les fleurs ont une odeur de trahison, le ton, qui se veut léger au départ, monte progressivement en tension, accentué par une mise en lumière très appuyée.

Comme toujours au Théâtre Actuel, la production est de qualité et de facture très classique. Le quatuor de comédiens est impeccable, notamment Ariane Brousse qui interprète avec conviction et justesse le personnage de Daniella, sa vitalité et ses doutes, ses tourments, jusqu'à un final surprenant.

En bref : un théâtre contemporain classique et efficace, qui pose des questions sur les rapports humains.

Un soupçon d'amitié, de Philippe Froget, mise en scène de Chloé Froger, avec Ariane Brousse, Simon Larvaron, Cyril Romoli, Philipp Weisser

C'EST OU ? C'EST QUAND ?

Avignon Festival Off 2025
Théâtre Actuel
Du 5 au 26 juillet 2025 -17h40 - durée 1h30
Relâche 8 - 15 - 22 

Crédit photo @ Frédérique Toulet

A CE STADE DE LA NUIT

EN MEMOIRE DE

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Il est minuit. À ce stade de la nuit, comme chaque soir, elle boit son café, sa journée terminée. Un moment de calme et de sérénité. Mais la radio annonce un (nouveau) naufrage d'un bateau de migrants au large de Lampedusa. Une tasse vole vers le sol, rejoindre d'autres débris.

Lampedusa,

"Le Guépard" de Visconti, adapté du roman de Giuseppe Tomasi du Lampedusa.

A ce nom, la femme fait l'association avec le film, les yeux de Burt Lancaster, l'opposition avec Alain Delon. La fin d'un monde qui doit laisser place à un nouveau monde.

Des scènes du film sont projetées sur l'écran en fond de scène. Suivent des scènes du film "The swimmer", autre film avec Burt Lancaster, ou la fuite en avant d'un homme, de piscine en piscines, pour rentrer chez lui. Puis l'artiste peintre kurde en exil Mahmood Peshawa commence à dessiner des visages, en résonnance avec le texte. 

La toute petite scène de la salle du Chapitre se fait écrin et écho de ce court texte écrit par Maylis de Kerangal en 2013. Sur ce bateau, il y avait plus de 500 migrants. Plus de 350 ont péri. Les services de secours n'ont pas sauvé ceux qu'ils auraient pu sauver apprendra-t-on plus tard.

"Il faut que tout change pour que rien ne change" dit Alan Delon. L'auteur en fait le parallèle avec la situation politique de l'Europe vis-à-vis des mouvements migratoires en Méditerranée, situation qui n'a pas évolué positivement depuis ce naufrage de 2013.

La langue singulière de Maylis de Kerangal est portée avec force, clarté mais sans emphase, par Sophie Cattana, magistrale. Pas de théâtralité mais de la sobriété pour souligner l'impuissance ressentie par cette femme (par nous spectateurs) face à ces drames répétés, une révolte intérieure qui se répète, inlassablement, sans que le monde ne semble changer. Sur la toile, les visages peints par Mahmood Pashawa se multiplient, effrayés, le regard vide, la bouche ouverte tel un dernier cri.

Le collectif ildi ! eldi a inscrit dans son projet général, depuis 2020, le travail avec des migrants artistes, pour leur permettre d'exprimer leur art, via un lieu, une plateforme nommée "Boa". "À ce stade de la nuit" s'inscrit dans cette démarche. Le spectacle présenté au théâtre des Halles dans le Off 2025 est la continuité d'un projet de 2020 initié par le peintre et le comédien Antoine Oppenheim, augmenté de la musique (angoissante) de Pierre Avia.

Le texte ne parle pas de la réponse des politiques à cette situation. Il montre une femme hébétée, impuissante, sidérée, face à un monde qui perd son humanité. Un texte à la mémoire de ces naufragés, pour ne pas oublier.

En bref : la langue de Maylis de Kerangal portée majestueusement par Sophie Cattana, et mise en peinture live par Mahmood Pashawa, pour un spectacle fort qui ne laisse pas indifférent.

À ce stade de la nuit, texte de Maylis de Kerangal, mise en scène Antoine Oppenheim et Sophie Cattani, avec Sophie Cattani et Mahmood Peshawa ; Lumières Cyril Meroni ; Musique Pierre Aviat ; scénographie Cyril Meroni ; vidéo Antoine Oppenheim - Production Collectif ildi ! eldi.

C'EST OU ? C'EST QUAND ?

Avignon Off 2025
Théâtre des Halles
du 5 au 26 juillet 2025 - 16h15 - Durée 55'
Relâche 9 - 16 - 23

Crédit photo @ Antoine Oppenheim

PRELUDE

 UNE VIE DE DANSE

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La salle 600 (comme 600 places) de la Scala Provence affiche complet dès le premier soir. C'est néanmoins devant ce public nombreux que Kader Attou va nous faire des confidences. Assis à sa table de travail, il réfléchit à la création d'un spectacle, et commence à nous dire ce qu'il ressent aux "préludes" de la création ou avant à la première représentation d'un nouveau spectacle.

De fil en aiguille, le chorégraphe nous parle de sa vie, commencée dans la lutte, de l'importance de ce souffle tant pour l'individu que pour le danseur, de cette injonction reçue de sa mère à la naissance, alors qu'il arrive en tant que second jumeau inattendu, et au terme d'un accouchement difficile : "respire mon fils !"

Une injonction qui fait le fil rouge du spectacle : respirer pour avancer, respirer pour lutter, respirer pour danser, respirer pour vivre et profiter de ce cadeau qu'est la vie. Entre-temps nous aurons appris que la danse contemporaine aurait pu perdre une de ses grandes figures si la boxe l'avait emportée dans son cœur. (Mais le boxeur n'est-il pas lui aussi un peu danseur ?).

Il y a une énergie folle dans ce groupe de 9 danseurs et danseuses de hip-hop. Une groupe composé suite à des auditions dans ce quartier de la Belle de Mai où Kader Attou a posé ses valises en 2002. C'est une danse joyeuse, positive, pleine de vie, de solidarité. C'est pour moi l'un des points qui me touchent dans les spectacles du maître du hip-hop : la cohésion de ses danseurs, leur ensemble qui n'écrase pas les individualités, lesquelles sont mises à l'honneur notamment lors d'une battle où le chorégraphe les nomme les uns après les autres, en hommage à leurs grandes qualités.

J'ai toujours gardé un souvenir ému de "Opus 14", créé en 2014. J'ai retrouvé dans "Prélude" les mêmes émotions fortes. Et quelle belle surprise que de voir Kader Attou danser au milieu de ses danseurs et danseuses, en toute humilité.

À noter que ce spectacle créé en 2022, peut être présenté sous deux formes : une version courte dite "Prélude - out", destinée à aller à la rencontre des publics qui ne vont pas au théâtre, et la version longue présentée cette année dans le Off, dite "Prélude - In". Les deux versions seront en tournée en France en 2025 et 2026 selon l'agenda disponible sur le site de la compagnie, et que vous pouvez retrouver en cliquant ICI.

En bref : une danse joyeuse, libératrice, qui lie l'intime et le collectif. Coup de Cœur

Prélude - Chrorégraphie : Kader Attou - Interprétation : Jikay, Azdine Bouncer, Alexis de Saint Jean, Damien Bourletsis, Simon Hernandez, Aline Lopes, Yann Miettaux, Nabjibe Said, Margaux Senechault -  Musique : Romain Dubois - Lumières : Cécile Giovansili-Vissière

C'EST OU ? C'EST QUAND ?
Avignon Off 2025
La Scala Provence 
du 5 au 13 juillet 2025 - 16h00 - durée : 1h20

Crédit photo @ Compagnie Accrorap

jeudi 10 juillet 2025

CONSPIRATIONS

UN CRIMINOLOGUE CHEZ LOUIS XIV

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Un salon grand siècle avec juste ce qu'il faut de mystère, une assistante qui distribue un questionnaire à quelques personnes dans la foule, et entrée théâtrale du sire Nicolas de La Reynie. Mis à la retraite par Louis XIV, le grand enquêteur, qui figure parmi ceux qui ont mis fin à la triste affaire des poisons, donne désormais des masterclass de criminologie, science qu'il a inventée.

C'est sur fond de faits divers du 18e siècle que Benoit Facerias, alias Nicolas de la Reynie, démontre ses indéniables talents de mentaliste. On sait bien que c'est truqué, mais on se fait avoir, on ne voit rien venir, on reste surpris, étonné des coïncidences, des convergences, des résolutions qui se forment sous nos yeux.

Le spectacle mélange donc mentalisme et théâtre. Et c'est peut-être sur ce second aspect que le spectacle pêche un peu : un manque de rythme, peut-être dû aux nombreuses sollicitations de la participation du public (c'est inhérent à ce type de spectacle), un personnage de professeur pas très sympathique tant il est imbus de sa personne. Si l'histoire est assez bien construite, je n'ai toutefois pas entièrement adhéré.

En bref : Entre théâtre et mentalisme, un spectacle plaisant mais qui ne convainc pas intégralement.

Conspirations, de Benoît Facerias, Maxime Schicht et Sylvain Vip, mise en scène de Mattieu Hornuss,  avec Benoît Vacerias, Solène Cornu, Alice Preyssas.

C'EST OU ? C'EST QUAND

Avignon Festival Off 2025
Théâtre du Roi René
 Du 5 au 26 juillet - 19h25 - Durée 1h25
Relâche 9 - 16 - 23 juillet

Crédit photo @ mathieu Duthilleul et @ Lisa Lesourd

mercredi 9 juillet 2025

RODA FAVELA

 FIERTE

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En arrivant sur le lieu du spectacle, la première réflexion qui m'est venue a été : "qu'est-ce que c'est que ce joyeux bordel ? ".

Avant même d'être assis, le spectateur est placé au coeur d'une favela de Recife, celle des ces jeunes qui, sur scène et autour de nous, dansent, chantent, s'interpellent depuis une fenêtre, jouent de la musique, boivent, s'engueulent, le tout dans une joyeuse cacophonie. Puis le spectacle se met en place, l'histoire prend forme. L'un annonce son mariage pour le lendemain. Un mariage gay, comme une réponse aux discours homophobes pas si lointains de l'ex-président Bolsonaro. La fête, toujours, et l'occasion de rappeler que le peuple, qui fait et défait les présidents, a chassé du pouvoir celui qui est aujourd'hui frappé d'inéligibilité, un défi lancé à celui dont les décisions pendant la crise du Covid-19, ont causé tant de morts comme le rappellent quelques vidéo projetées en fond de scène.

Pendant une heure et demi, c'est la vie bouillonnante de la favela qui s'exprime devant nous, avec ses bonheurs et ses drames, ses moments de joie et sa violence quotidienne, sa précarité et sa solidarité, le tout au rythme des tambours de la batucada et de la danse. Le décor aux multiples panneaux, se transforme au gré de l'histoire, se fait écrans sur lesquels sont projetées des vidéos tournées dans les ruelles de la favela d'où viennent les 12 artistes. Parfois, la danse remplace les mots, les tambours et un instrument à corde ponctuent les phrases.

Ces artistes complets bouillonnent d'énergie, d'optimisme, malgré les blessures que l'on sent toujours là, à fleur de peur et d'âme.

Laurent Poncelet travaille depuis 20 ans avec le Brésil. Au cours de ces années d'échange et d'immersion au sein des favelas, il a constitué un vivier de jeunes talents. "Roda Favela" est le 5e spectacle fruit de ce travail avec les jeunes et les associations locales.

Le résultat est un beau moment de partage, d'échange, d'ouverture sur une autre culture, de fraternité. Ces jeunes, très talentueux, nous communiquent leur amour de la vie, et, malgré les difficultés, leur fierté d'appartenir à ce peuple des favelas.

En bref : entre dans et théâtre, l'énergie électrique et vivifiante de 12 artiste brésiliens pour u spectacle hors-normes.

Roda Favela, de Laurent Poncelet, mise en scène de l'auteur, assisté de José W. Junion, avec Myria Vitoria Rufino Santos, Deivson Cunha de França, Tayna da Silva Salomé, José Lucas de Souza Carvalho, Marcio Luiz do Nascimento, Clécio Carlos dos Santos, Alyson Victor Oliveira da Silva Enerson, Fernando Ribeiro Alves da Silva, Glaucilerie Riveiro da Fonseca, Rinaldo Tenorio dos Santos, Rita de Kassia Tenorio dos Santos Laiza Vitoria da Silva, José Hilton ; Lumière Jonathan Argemin  ; Images Martin Monti-Lalaubie ; Musique Clécio Carlos dos Santos

C'EST OU ? C'EST QUAND ?
Avignon Festival Off
11 - Espace Mistral
Du 7 au 24juillet 2025 - 21h30 - durée 1h35

Crédit photo @Laurence Fragnol

mardi 8 juillet 2025

Pourquoi les gens qui sèment

 DU POURQUOI DE L'ENGAGEMENT

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Chloé, Antoine et Inès se connaissent de longue date. Ils ont fait du théâtre dans le même cours. Inès et Chloé sont militantes écologistes tandis qu'Antoine a choisi la voie de la fonction publique et a grimpé les échelons jusqu'à devenir préfet. Antoine et Chloé sont en couple, et leurs positions politiques réciproques ne sont pas un problème, jusqu'à ce que les actions de l'une n'entrent en conflit avec le devoir de l'autre.

Sébastien Bizeau nous propose un texte qui nous parle de l'engagement : l'engagement politique, l'engagement associatif, l'engagement moral, l'engagement amoureux. Dans un texte lui-même très engagé, il nous amène, nous spectateurs, à nous interroger sur notre rapport à l'action pour défendre nos idéaux, nos convictions, notre sens de la justice face au pouvoir, au droit et à la loi.

S'appuyant sur un contexte actuel (la crise démocratique, le réchauffement climatique et les mouvements écologistes), il fait le portrait de femmes et d'hommes mus par ce qu'elles et ils pensent profondément être juste, pas pour eux mais pour la société, pour le monde, pour l'avenir. Qui de Bérénice ou de Titus avait raison ?

Qu'avons-nous fait de nos rêves ? Quel est notre rôle aujourd'hui, à nous citoyens, dans la marche du monde ? Que puis-je faire en temps qu'individu pour peser sur le débat public ? Puis-je rester simple spectateur ? Où plaçons nous notre sens de la justice ? Les intérêts de l'Etat sont-ils toujours compatibles avec l'intérêt des citoyens ? L'auteur ne nous donne pas de réponse, mais des pistes de réflexion.

Les quatre comédiens sont parfaitement dans leurs rôles. Gwenaëlle Couzigou est Chloé, une jeune femme très engagée, révoltée, ardente activiste prête à tout ou presque pour défendre une cause qu'elle estime juste. Matthieu le Goaster et Nastassia Silve incarnent plusieurs personnages avec justesse, et pour certains avec une drôlerie caricaturale qui apportent quelques pauses lorsque la tension se fait trop forte. Paul Martin est un Antoine aussi austère et politique que le veut sa position, tourmenté entre ses sentiments et le devoir dû à sa fonction.

En bref : un texte engagé qui s'adresse aux citoyens que nous sommes, porté par quatre formidables comédiens et comédiennes. Une réussite. Coup de cœur Off 2025

Pourquoi les gens qui sèment, de Sébastien Bizeau, mise en scène de l'auteur, avec Gwenaëlle Couzigou, Matthieu le Goaster, Paul Martin, Nastassia Silve, mise en lumière Thomas Ruault, création sonore Iris Lainé, création vidéo Pierre Monchy

C'EST OU ? C'EST QUAND

Avignon - Festival OFF 2025
La Factory - Salle Tomasi 
Du 5 au 26 juillet 2025 - 12h40 - durée 1h20 - Relâche les mardis


dimanche 6 juillet 2025

La quête du père

Francé

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"Lamine, cette histoire c'est un vortex".

Lamine est un jeune écrivain. Enfin, ça fait sept ans qu'il travaille à l'écriture de son premier roman. Raymond est un comédien qui monte en puissance. Il s'apprête à passer une audition pour le rôle de sa vie : Hamlet. Mais tous les deux se retrouvent enfermé dans une cave de leur immeuble. En attendant que quelqu'un vienne les sortir de là, les deux amis plongent dans les cartons et se retrouvent confrontés à leur passé et à leur histoire. Tous deux n'ont presque pas connu leur père. Enfants de la 2e ou 3e génération post-colonial, ils vont aussi confronter leur vision du rapport au pays d'origine de leurs parents et grands-parents : le Sénégal pour l'un, le Cameroun pour l'autre.



Avec pour seuls décors des cartons, qui se font meubles, écrans, coffres aux trésors d'où sortent les objets de l'enfance, cet espace souterrain va être le lieu d'expression des ancêtres  et lieu d'échanges entre les deux amis. Des choses jamais évoquées avant, des émotions qui remontent. Dans la cave se terrent des secrets de famille, des jouets fétiches, des lettres oubliées, des vestes de tirailleurs sénégalais, des chants de grillots . Dans la cave, les fantômes du passé se font entendre, tels le spectre du père d'Hamlet. Le temps d'une éclipse du monde réel, la cave va être la rencontre avec un passé revisité et un passé qui fut, pour donner naissance à un présent et un futur nouveau. Un vortex dont les deux amis vont sortir transformés, conscients d'où il viennent, solides pour savoir où ils vont.

Lamine Diagne et Raymond Dikoumé nous offrent un texte à portée universelle, entre souvenir et fiction. Nous avons tous, quelles que soient nous origines, besoin de connaître nos racines, de s'y accrocher pour poser les fondations de nos vies d'adultes. Et si parfois la grande Histoire pointe son nez, c'est pour mieux souligner combien elle est aussi la somme des histoires des individus et qu'elle laisse sa marque en nous, consciemment et inconsciemment.

Tout est réussi dans ce spectacle. Mon premier dans le Off 2025, et mon premier bonheur. Les deux auteurs et comédiens sont complices, leur jeu fluide est magnifique. Le texte offre des moments de réflexion forts, de l'humour et beaucoup de poésie. La scénographie et la mise en scène sont imaginatives. L'univers sonore colle parfaitement au texte.

En bref : un spectacle qui nous parle de besoin de chacun à connaître ses origines pour ancrer les racines de sa vie et construire un futur. Deux très beaux comédiens pour une portée universelle, avec humour et poésie. Une belle découverte.

Francé, de et avec Lamine Diagne et Raymond, mise en scène Jessica Dalle, dramaturgie Eric Maniengui, scénographie, vidéo et création sonore Eric Massua, conception lumière Thibault Gaigneux, production déléguée L'Enelle - Cie Lamine Diagne

C'EST OU ? C'EST QUAND ?
Avignon Off 2025
Théâtre des Halles
du 5 au 26 juillet 2025 - 11h - durée 1h25
Relâche 9 - 16 - 23

Crédit photo @Eric Massua