INTENSE ÉMOTION
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Créée à Avignon en 2013 la pièce avait été programmée à Paris en Janvier 2015 pour une trentaine de représentations. Suite à l'attaque contre Charlie Hebdo elle a été annulée après 3 représentations, pour ne pas perçue comme de la provocation, pour ne pas mettre la troupe en danger. N'ayant pas eu le temps de la voir à Paris je ne pouvais la manquer à Avignon.
LAPIDEE est une fiction inspirée de plusieurs histoires vraies. Elle s'ouvre sur des cris de dispute dans les coulisses puis une femme est jetée dans ce qui semble être une cave. Nous sommes au Yémen. Aneke, hollandaise d'origine et médecin, vient d'être punie par son mari yemenite qu'elle a suivi dans son pays après leur mariage. Ils se sont connus aux Pays-Bas où il a lui aussi fait des étude de médecine. Ils ont deux filles.
Aneke ne comprends pas pourquoi elle est mise à l'écart et privée de ses filles. D'un tempérament fougueux et parfois colérique elle n'a pas renié ses origines et ses idéaux. Ainsi elle a décidé qu'elle n'aurait plus d'autre enfant. Avec l'aide de sa belle-soeur Nouria qui lui rend visite quotidiennement elle va comprendre le piège dans lequel son mari l'a fait tomber. Suspectée d'adultère elle sera condamné à la lapidation.
Le texte de Jean Chollet-Naguel n'est jamais moralisateur. Il dresse le constat d'une société régie par la coutume et une application stricte d'une vision de la religion musulmane. Abdul (Karim BOUZIOUANE), le mari médecin, ayant vécu plusieurs années dans des sociétés occidentales, semble lui-même dépassé par ce qu'il a initié. Comment pourrait-il accepter de ne pas avoir d'héritier mâle ? Comment peut-il laisser sa femme l'agresser verbalement en présence des hommes de la communauté ? Prisonnier des coutumes, de son orgueil, il plie sous la volonté des autres dans une société qui ne connait pas l'expression "respect de la vie privée". Et si un instant il croit pouvoir sauver sa femme il n'a aucune conscience du double sacrifice qu'il lui demande.
Seule dans cette cave Aneke est animée par la stupeur, la colère, le doute, l'incompréhension. Face à un système juridique qui nie tous ses droits, loin de sa famille, elle reste digne jusqu'à la fin, grâce au soutien indéfectible de Nouria, symbole de ces femmes qui n'ont pas eu droit à l'éducation et qui souhaitent une évolution mais se retrouvent impuissantes à changer les choses.
La mise en scène sobre laisse toute la place au dramatique de la situation et à l'émotion qui étreint le spectateur même si dès le départ il n'y a aucun doute sur l'issue et le destin d'Aneke. C'est finalement l'émotion qui l'emporte, même si on peut regretter que le jeu de Pauline KLAUS (Aneke) soit parfois trop lisse et manque d'ampleur, la voix étant toujours au même niveau et en décalage avec l'intensité de l'instant. Il m'a manqué les sanglots dans la voix par exemple. Face à elle Nathalie PFEIFFER est d'une grande justesse dans le rôle de Nouria.
En bref : un sujet d'un grande intensité, traité avec beaucoup de sensibilité, de recul et d'équilibre. Une émotion intense
C'EST OU ? C'EST QUAND ?
LAPIDEE est une fiction inspirée de plusieurs histoires vraies. Elle s'ouvre sur des cris de dispute dans les coulisses puis une femme est jetée dans ce qui semble être une cave. Nous sommes au Yémen. Aneke, hollandaise d'origine et médecin, vient d'être punie par son mari yemenite qu'elle a suivi dans son pays après leur mariage. Ils se sont connus aux Pays-Bas où il a lui aussi fait des étude de médecine. Ils ont deux filles.
Aneke ne comprends pas pourquoi elle est mise à l'écart et privée de ses filles. D'un tempérament fougueux et parfois colérique elle n'a pas renié ses origines et ses idéaux. Ainsi elle a décidé qu'elle n'aurait plus d'autre enfant. Avec l'aide de sa belle-soeur Nouria qui lui rend visite quotidiennement elle va comprendre le piège dans lequel son mari l'a fait tomber. Suspectée d'adultère elle sera condamné à la lapidation.
Le texte de Jean Chollet-Naguel n'est jamais moralisateur. Il dresse le constat d'une société régie par la coutume et une application stricte d'une vision de la religion musulmane. Abdul (Karim BOUZIOUANE), le mari médecin, ayant vécu plusieurs années dans des sociétés occidentales, semble lui-même dépassé par ce qu'il a initié. Comment pourrait-il accepter de ne pas avoir d'héritier mâle ? Comment peut-il laisser sa femme l'agresser verbalement en présence des hommes de la communauté ? Prisonnier des coutumes, de son orgueil, il plie sous la volonté des autres dans une société qui ne connait pas l'expression "respect de la vie privée". Et si un instant il croit pouvoir sauver sa femme il n'a aucune conscience du double sacrifice qu'il lui demande.
Seule dans cette cave Aneke est animée par la stupeur, la colère, le doute, l'incompréhension. Face à un système juridique qui nie tous ses droits, loin de sa famille, elle reste digne jusqu'à la fin, grâce au soutien indéfectible de Nouria, symbole de ces femmes qui n'ont pas eu droit à l'éducation et qui souhaitent une évolution mais se retrouvent impuissantes à changer les choses.
La mise en scène sobre laisse toute la place au dramatique de la situation et à l'émotion qui étreint le spectateur même si dès le départ il n'y a aucun doute sur l'issue et le destin d'Aneke. C'est finalement l'émotion qui l'emporte, même si on peut regretter que le jeu de Pauline KLAUS (Aneke) soit parfois trop lisse et manque d'ampleur, la voix étant toujours au même niveau et en décalage avec l'intensité de l'instant. Il m'a manqué les sanglots dans la voix par exemple. Face à elle Nathalie PFEIFFER est d'une grande justesse dans le rôle de Nouria.
Le spectacle se termine sur l'énumération de la liste des 15 pays qui pratiquent encore en 2015 la lapidation publique des femmes accusées d'adultère.
Commentaire Juin 2017 : le spectacle revient à Avignon sous le nom de LA PREMIERE PIERRE
Commentaire Juin 2017 : le spectacle revient à Avignon sous le nom de LA PREMIERE PIERRE
En bref : un sujet d'un grande intensité, traité avec beaucoup de sensibilité, de recul et d'équilibre. Une émotion intense
C'EST OU ? C'EST QUAND ?
Avignon Festival Off 2017
La Condition des Soies
La Condition des Soies
Rue de la Croix 84000 Avignon
Du 7 au 30 juillet 2017 - 14h10 - 1h15
Vu dans le Off 205 - Au coin de la Lune
Mise à jour du 27/06/17
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