jeudi 23 juillet 2015

LA MÉMOIRE DES SERPILLERES

DÉSENCHANTÉE DÉCADENCE DU MONDE MÉDIATIQUE
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La Compagnie Umbral m'avait séduite l'année dernière avec son magnifique "LA RÉSISTIBLE ASCENSION D'ARTURO UI". Un théâtre engagé en forme de parabole politico-clownesque. Un travail salué par la presse depuis 15 ans. J'étais donc impatiente de découvrir leur nouvelle création.

LA MÉMOIRE DES SERPILLIÈRES s'inscrit dans la lignée du travail de la Compagnie. Le texte de Matei VISNIEC s'attaque au monde médiatique. C'est la guerre. De chaque côté de la scène des tranchées derrières lesquelles des soldats-clowns s'invectivent de 8h à 17h, s'arrêtent pour regarder les Feux de l'Amour ou s'échanger des armes et des munitions, ou encore enterrer leurs morts dans un cimetière commun, le cimetière des cons. Une guerre codifiée dans un pays sans nom et si loin du reste du monde que personne n'en parle. Alors on compte beaucoup sur journaliste français (même si un journaliste américain aurait été mieux) pour faire entendre au reste de la planète cette bataille médiatique. Le tout se déroulant sous le regard d'un rat sexy et mystérieux, porte-parole de son peuple, militant pour un espace "R" et le cerveau unique qui libérera les humains.

S'il semble que la chaleur étouffante ait eu ce jour-là un peu raison de la force de conviction de jeu des jeunes comédiens, j'ai été déçue par l'ensemble. Le texte enchaîne les idées reçues (le grand méchant capitalisme, nous sommes tous des cons, haro sur la société de consommation, sus à la pensée unique). Il n'est pas seulement accusateur et moralisateur. Il culpabilise le public qui se retrouve pris au piège de dénonciations qu'il partage peut-être mais se voit reprocher sa passivité coupable. Au final les bonnes intentions sont noyées dans un traitement approximatif, les trois plans (guerre, rat, journaliste) se juxtaposant sans vraiment se rejoindre.

Hélas je ne suis pas rentrée dans cette guerre dont le sens m'a échappé. Dommage car j'aime beaucoup l'univers de la Compagnie Umbral qui permet de faire passer par le nez rouge des messages forts. Peut-être serez-vous plus réceptif au message de ce spectacle. Personnellement je veux croire que je suis tombée sur un mauvais jour et qu'il faut laisser sa chance au beau et bon travail de cette compagnie.

C'EST OU ? C'EST QUAND ?

Avignon Festival Off 2015
13 Rue du Pont Trouca
Du 4 au 26 juillet 2014 - 12h15 - Durée : 1h20 

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