dimanche 19 avril 2015

PLAY HOUSE

COUPLE : ETRE ET DEVENIR
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PLAY HOUSE


TOUT BEAU TOUT NEUF

N'est-il pas beau ce jeune couple qui s'aime d'un amour tout beau tout neuf comme cet appartement dans lequel ils emménagent. Leur premier nid d'amour. Oh pas très grand bien sûr, comme une maison de poupée, mais quand on démarre sa vie de couple on pas besoin de grands espaces. Lui, Simon, est très, très amoureux et lui déclare sa flamme "Je t'aime tellement. Tu remplis toute l'étendue de mon être... Avant j'étais juste un bloc d'argile mais maintenant je suis vivant, tu m'as créé". Le couple idéal. L'amour idéal. Une image d'Epinal... qui sonne très vite fausse.

En 13 mini scènes ils vont explorer la difficulté de la vie en couple. Répondant à une voix off qui leur lance un numéro et un thème et au rythme d'un chronomètre qui ne leur laisse qu'une poignée de seconde pour changer de costume et de placement, les deux comédiens enchaînent les situations et se posent des questions existentielles du quotidien. De l'amour béat à la possibilité du bonheur, même le mobilier ne ressort pas intacte des explosions de leurs sensibilités, de leur violence incontrôlée, de leurs échanges qui semblent d'une banalité extrême (se brosser les dents, nettoyer le frigo, monter un meuble Ikea). On rentre très rapidement dans l'intimité de ce jeune couple. Simon n'a pas de passé. Il n'est que présent. Elle, Katrina est poursuivie par son passé, par sa famille. L'image de perfection des premières minutes commence à se craqueler sous la pression du quotidien et dans l'ombre d'une blessure passée et d'un drame sous-jacent.

EXPLORER LES RAPPORTS HUMAINS

Martin CRIMP continue à régler ses comptes avec la famille et à disséquer les rapports entre les individus avec ce texte caustique. Mais une pointe d'optimisme point sur la scène finale, vraie déclaration d'amour, et il semble vouloir croire que la vie continue malgré les traumatismes de l'enfance, qu'elle n'est pas un éternel recommencement. Oui le bonheur reste possible. Le jeu de massacre qui se déroule sous nos yeux n'aura pas raison de la volonté de ce jeune couple de vaincre le passé, l'incompréhension, les points de friction et d’irritabilité, le quotidien, l'adversité sous quelque firme qu'elle se présente à eux. Envers et contre tous (famille, amis, voisins, collègues) ils continueront leur lutte commune pour sauver leur couple et se sauver mutuellement.


COMME UN OURAGAN

La mise en scène jubilatoire de Rémi BARCHE, (qui a déjà exploré l'univers de Martin CRIMP avec "LA VILLE" fin 2014 à La Colline) est jubilatoire et joue à merveille sur un registre de comique trash. Tom POLITANO et Myrtille BORDIER ne se ménagent pas dans cette pièce courte. Tels Ken et Barbie sous ecstasy ils évoluent avec une énergie fulgurante dans un décor parfait où tout se dégrade progressivement. Tel l'ouragan du même nom Katrina, tout en retenue au début, finit par exploser et sortir du cadre dans lequel Simon voudrait la contenir. Les masques (et les perruques) tombent quand s'effrite le rêve de la perfection de la vie de couple. 

En bref : Un texte incisif. Une mise en scène jubilatoire. Des comédiens hilarants qui prennent un plaisir évident à démonter ce couple en kit. Une pépite à découvrir et à savourer

C'EST OU ? C'EST QUAND ?
94 Rue du Faubourg du Temple 75011 Paris
Métro : Belleville / Goncourt

Du 11 avril au 26 juin 2015
Du mardi au samedie à 19h30
Dimanche à 20h30
Relâche les 7 - 8 - 9 - 19 - 20 et 21 mai et le 13 juin


Crédit photo @Axel Coeuret

Vue le 11 avril 2015

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