lundi 23 février 2015

LES LOIS DE LA GRAVITE

DUEL INABOUTI

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Dans le calme d'un commissariat de province un policier blasé hésite à prendre la déposition d'une femme qui s'accuse d'un meurtre commis 10 ans plus tôt. Duo au jeu inégal où Dominique PINON, magistral, fait face à une femme rongée par la culpabilité.

COUPABLE MAIS PAS RESPONSABLE ?

Un vendredi soir dans un commissariat d'une ville de province. Le policier de garde attend la fin de sa garde en jouant péniblement de la trompette. Entre soudain une femme, fébrile et agitée, qui avoue avoir poussé son mari de la terrasse quelques années auparavant. Compte tenu du tempérament violent et dépressif de l'homme la police avait alors aisément conclu au suicide. Mais le remords la tourmente au point qu'elle ne peut plus porter ce secret. Le commissaire en fin de carrière, désabusé par tout ce qu'il voit quotidiennement de violence et d'inhumanité, ne tarde pas à décider que la femme battue qui lui fait face ne mérite pas la prison tant elle a suffisamment payé par sa vie de victime.

JEAN TEULE s'est inspiré d'une histoire vraie pour écrire son livre en 2003. L'histoire d'une femme à la fois coupable et victime. Dans cette ville de taille moyenne elle n'a fait que subir. Ce n'est même pas par amour qu'elle a épousé cet homme violent. Des années de destin de femme battue que la mort de son bourreau ne délivre pas. Car c'est bien elle qui l'a poussé dans le vide alors qu'il était monté sur cette table par provocation. Si la police ne l'a jamais soupçonnée ses enfants semblent avoir deviné l'acte terrible commis par leur mère.


MANQUE DE CONVICTION


Le problème de cette adaptation c'est qu'à aucun moment on ne ressent de compassion pour cette pauvre femme.  Florence LOIRET CAILLE, mal dirigée, dit son texte trop rapidement, sans émotion. A contrario sa gestuelle colle globalement au tempérament névrosé, tourmenté et fragile du personnage. Dommage que la faiblesse de l'interprétation diminue la puissance du propos.


Face à elle Dominique PINON est magistral. Il campe avec force et conviction ce flic désabusé qui refuse de mener sur le chemin de la prison cette femme qu'il perçoit avant tout comme une victime, et qu'il juge plus méritante que la plupart des coupables auxquels son quotidien le confronte. Lassé de la noirceur de son quotidien il n'aspire qu'à la tranquillité, entre son clairon, sa petite voiture et sa flasque en forme de Vierge Marie.

Entre les deux Pierre FOREST est un officier d'accueil tout en jovialité et compatissant.


En bref : une réflexion sur la culpabilité portée par un Dominique PINON au jeu impécable. Mais le texte affûté de Jean TEULE perd de sa portée par l'interprétation faible du personnage féminin.

C'EST OU ? C'EST QUAND ?
78 Bis des Batignolles 75017 Paris


Du mardi au samedi à 19h 

Dimanche à 18h
Jusqu'au 26 avril 2015


Vue le 10 février 2015

1 commentaire:

  1. j'aime bcp D. Pinon, rien que pour lui, c'est une pièce que je serais bien allée voir!

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