dimanche 8 février 2015

EMPTY MOVES - PART 1 - 2 ET 3 - BALLET PRELJOCAJ

PERFORMANCE HYPNOTIQUE
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TRILOGIE DU MOUVEMENT

Après Empty Moves Part I créé en 2004 puis Part II en 2007, le chorégraphe Angelin PRELJOCAJ poursuit sa recherche sur le mouvement du corps avec ce Part III créé à Montpellier Danse en début de saison 2014-2015.

C'est un enregistrement public fait à Milan en 1977 qui sert de bande son à ce spectacle. EMPTY MOVES répond ou plutôt s'appuie sur EMPTY WORDS, une lecture par John  CAGE du texte de David THOREAU "La Désobéissance Civile".


UNE DANSE CHARNELLE

Quitte à me répéter, je n'ai pas ou peu de référence pour ce qui est de la danse, qu'elle soit contemporaine ou classique. C'est ce qui me retient souvent de parler sur ce blog des spectacles de danse auxquels j'ai de plus en plus de plaisir à assister. Alors pourquoi parler de celui-ci? Sûrement parce qu'il m'a touchée plus que d'autres, ou qu'il a trouvé en moi plus de résonance.

Je ne connais pas le travail d'Angelin PRELJOCAJ et n'ai aucune notion de comment EMPTY MOVES s'inscrit dans l'ensemble de son oeuvre. De même je ne chercherai pas à interpréter les intentions philosophiques ou autres du chorégraphe.

Ce que je retiens est une magnifique performance par 2 danseuses et 2 danseurs à la technique impressionnante. Pendant près de deux heures ils nous emportent dans une exploration des possibles dans leur domaine : celui des mouvements du corps. Chaque seconde, chaque séquence semble vouloir repousser plus loin les possibilités de torsion, de positionnement de chaque partie du corps, aussi bien en tant qu'individu isolé qu'au sein du groupe.

Et ce qui frappe le plus est la fluidité de ces mouvements souvent lents, la grâce et le naturel avec lesquels les corps se font à la fois manipulateurs et manipulés, avec une qualité d'écoute étonnante. Les portés sont empreints de délicatesse, d'attention, de bienveillance. Les corps se rapprochent, s'effleurent, se touchent, se portent. Un pied, un bras, une main, une tête donnent l'impulsion du mouvement. L'ensemble crée une danse intense, hypnotique, charnelle.


BANDE SONORE DÉROUTANTE

L'enregistrement qui sert de support au spectacle est certainement l'élément le plus déroutant. De sa voix gutturale John CAGE lit un texte s'inspirant de "La Désobéissance Civile" de THOREAU. La diction y est hachée, déstructurée. Les mots sont à peine audibles. Le public italien de cette prestation de 1977 et d'abord calme puis s'anime progressivement, exprimant d'une manière plus ou moins agressive son mécontentement.


La chorégraphie rejoint le son sur l'aspect de la déstructuration. Lorsque les réactions enregistrées du public se font musique les mouvements fusionnent avec le rythme, créant des accélérations dans un ensemble répondant principalement à la diction saccadée de John CAGE très présente au début et parfois complètement maquée par les réactions du public italien. Et comme par opposition le public d'EMPTY MOVES est lui d'un silence remarquable, comme une respiration suspendue. (tout du moins l'était-il ce soir-là)

En bref : Une performance hypnotique. 4 corps à l'unisson explorent avec grâce et harmonie toutes les possibilités du mouvement. 

C'EST OU ? C'EST QUAND ?
Cétait à LA NACELLE
Aubergenville (78)
Le 7 février 2015


Ce sera 

THÉÂTRE DE LA VILLE
2 Place du Chatelet - Paris
Métro : Chatelet
Du 17 au 28 février 2015



Vu le 7 février 2015 à La Nacelle - Aubergenville

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