lundi 15 décembre 2014

UN AMÉRICAIN A PARIS

S'MARVELOUS CRÉATION MONDIALE

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DE LA PELLICULE A LA SCENE

A la base un film dans la pure lignée du Hollywood des grandes années. Car contrairement à nombre de comédies musicales ce n'est pas le cinéma qui s'en en emparé mais bien le contraire. Aussi étonnant que cela puisse paraître "Un américain à Paris" n'a jamais été monté sur scène...jusqu'à cette fin 2014. Et encore plus étonnant cette création mondiale ne se fait pas à Broadway mais à Paris, au Châtelet avant de traverser l'Atlantique en 2015 pour aller se confronter au public new-yorkais. Un événement attendu avec impatience et certainement une certaine fébrilité des deux côtés de l'océan.


A l'arrivée, un spectacle magnifique qui emporte l'enthousiasme du public parisien. La mise en scène de Christopher WHEELDON, qui signe également la chorégraphie, et le livret de Craig LUCAS présentent un beau dépoussiérage du film de Vincente MINELLI.

UN CHEF D’ŒUVRE REVISITE AVEC BONHEUR



On retrouve les personnages et la trame du film : Jerry (Robert FAIRCHILD), tout juste démobilisé, s'apprête à quitter Paris lorsqu'il croise une jeune femme, Lise DASSIN (Leanne COPE). C'est le coup de foudre et il décide de rester à Paris et de laisser libre court à son esprit artiste en devenant peintre. Il trouve une chambre grâce à Adam HOCHBERG (Brandon URANOWITZ), compatriote pianiste et tout aussi désœuvré, animé lui aussi par l'envie de réussi dans un Paris libéré de l'occupation et qui redécouvre la joie de vivre (une vision très romantique de la capitale au lendemain de la deuxième guerre mondiale). Le hasard qui fait bien les choses, et leur amitié avec le français Henri BAUREL, mettent sur leur chemin des mécènes, Milo DAVENPORT (Jill PAICE) et Mme BAUREL (Veanne COX) qui les mèneront vers la gloire et vers l'amour.


L'une des forces de cette nouvelle version est de donner plus de profondeur à l'histoire et aux personnages. Ils ont un passé, une histoire, des valeurs, des convictions. L'amitié entre Jerry, Adam et Henri BAUREL parait plus naturelle, les réticences de Lise et les freins qu'elle met à son attirance pour Jerry plus crédibles. La mère d'Henri BAUREL, qui n'existe pas dans le film, ajoute une touche d'humour et offre un pendant intéressant à Milo. Le personnage d'Henri (Max von ESSEN) prend également de l'ampleur et attire plus la sympathie que son homologue du film. Sa grande scène sur "I'm building a stairway to Paradise" est l'un des grand moment du spectacle qui commence dans un cabaret pas très reluisant pour se transformer en scène digne des Siegfield Folies.

DUO CHARISMATIQUE

Une évocation poétique de ParisLes décors et les costumes de Bob CROWLEY, (titulaire de 6 Tony Awards) remarquablement mis en lumière par Natasha KATZ, (au talent également plusieurs fois salué et récompensé) restituent à merveille l'univers créé par Vincente MINELLI dans son film. Quand l'histoire commence nous sommes dans un Paris très romantique, où les barques tanguent sur la Seine, où les artistes peuvent s'exprimer librement dans les rues en pente de Montmartre, aux premières heures d'une révolution artistique. Si l'ambiance du départ et le gris de l'après-guerre sont très tournés vers le monde des impressionnistes et du ballet classique, l'entrée en scène de Milo DAVENPORT, héritière mécène et découvreuse de talents qui n'est pas sans rappeler Peggy GUGGENHEOM, amène un vent de liberté avec son appartement décoré d’œuvres d'art moderne, et c'est dans un hommage à MONDRIAN que le spectacle se termine une apothéose de couleurs vives. Le mouvement des changements de décor qui se font à vue est d'une telle fluidité qu'il participent au rythme enlevé du spectacle.

Enfin c'est un réel plaisir de vibrer sur la musique de George et Ira GERSHWIN. Les airs qui ont participé au succès du film résonnent avec fraîcheur grâce à de nouveaux arrangements. Les pieds s'animent sur "Fidgety Feet", on swingue sur "S'marvelous", on a envie de danser sur "I got rythm" et on est emporté dès les premières mesures de la chanson titre. Toutes les voix sont magnifiques.

Et puis il y a le formidable duo formé par Leanne COPE et Robert FAIRCHILD, tellement réussi qu'on en vient à oublier Gene KELLY et  Leslie CARON. Robert FAIRCHILD est un JERRY romantique, virevoltant, touchant tant dans son amour pour Lise que pour sa volonté de ne pas blesser Milo. Quand à Leanne COPE elle est lumineuse. Toute en légèreté, elle irradie de grâce. Sa composition est un enchantement


En bref : On passe un bien agréable moment avec "Un Américain à Paris". Une version plus vive, plus gaie. Du livret aux décors, de la musique à la lumière, des seconds rôles au duo phare : tout concours à l'émerveillement.

C'EST OU ? C'EST QUAND ?
1 Place du Châtelet 75001 Paris
Métro : Chatelet

Du 22 novembre 2014 au 4 janvier 2015



  Crédit photo : @Angela Sterling

Vu le 12 décembre 2014 - Théâtre du Châtelet

2 commentaires:

  1. Est ce qu'ils vont tourner en province en 2015?

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    Réponses
    1. Christine - Le Théâtre Côté Coeur18 décembre 2014 à 00:31

      Je vais te décevoir. C'est complet au Châtelet. Ensuite il faudra aller à Broadway pour les voir à partir du printemps 2015.Puis espérer que le spectacle reste à l'affiche 2 saisons pour ensuite faire des petits qui iront sur les routes du monde entier.

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