CABARET BARBARA

VIBRANT HOMMAGE A LA LONGUE DAME BRUNE

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UN PARI REUSSI

BARBARA avait un contact unique avec son public. Ses concerts étaient des moments de communion avec ses admirateurs. Des moments privilégiés, une rencontre chaque fois unique entre des personnes qui se connaissent depuis longtemps, qui ont partagé les bons et les moins bons moments de la vie, et qui ont chaque fois un immense plaisir à se retrouver. Des salles combles, des spectateurs debout qui applaudissent longuement chaque chanson. J'ai eu la chance de vivre un de ces moments et en garde un souvenir très précis et très nostalgique.

Construire un spectacle en hommage à la Longue Dame Brune est donc prendre le risque de décevoir un public fidèle qui voue une dévotion à la chanteuse défunte. Béatrice AGENIN a réussi à surmonter cet écueil. Le spectacle présenté au Studio Théâtre de la Comédie Française et dont elle assume la direction artistique est une réussite.

Au travers 20 chansons des années 60 principalement, Béatrice AGENIN a souhaité évoquer trois périodes de la carrière de la cette femme libre "qui a décidé des ce qu'elle voulait faire : chanter, de façon obstinée, passionnée et irrévocable".

Photo : @ Brigitte Enguérand

UNE PROMENADE EMOUVANTE

Dans une ambiance "Petit Conservatoire de Mireille", c'est la "Petite Cantate" qui ouvre le spectacle, avec l'entrée des 6 comédiennes et comédiens, l'un après l'autre, finissant pas un chant chorale où les voix se mêlent harmonieusement. La magie est lancée.

La voix diaphane de Suliane BRAHIM et le charme discret de Félicien JUTTNER nous emmène ensuite du côté du "Bois de Saint Amand". La promenade commence. Elle nous entraîne tout d'abord avec légèreté sur les chemins de la jeunesse. Nous faisons un détour par l'Ecluse, ce cabaret où Barbara fit ses gammes en chantant les créations d'autres auteurs. Elle y apparu pour la première fois en 1954 avant d'en devenir l'âme et la plus fidèle représentante. C'est un plaisir de (re)découvrir ce répertoire gai comme "Les amis de Monsieur" ou "Hop-là", qui plus est dans une mise en scène légère et taquine.

Viennent ensuite des moments plus graves, marqués par le temps qui passe et la vie qui charrie son lot de joies et de peines. Barbara savait comme nulle autre chanter la liberté, le bonheur et la douleur d'aimer. La grande réussite de ce Cabaret Barbara est l'intensité de l'émotion que nous fait passer la troupe dans ses interprétation. "Perlimpinpin" prend un autre intensité chanté par Elliot JENICOT. Quand à Sylvia BERGE, elle livre une bouleversante version du "Mal de Vivre".

Sans jamais vouloir imiter l'inimitable Barbara, par la complémentarité de leurs voix, toutes générations mêlées, c'est un hommage vibrant, sensible, chargé d'amour et d'émotion qui nous est un offert comme un cadeau. La voix de Martine CHEVALLIER vibre sur "Ma plus belle histoire d'amour" et Danièle LEBRUN ravive les souvenirs avec la "Gare de Lyon".

Il faut noter aussi les très belles orchestrations et ces évocations subtiles (comme ces quelques notes de "Marienbad" qui surgissent délicatement entre deux chansons). On retrouve au piano et à l'accordéon Benoit URBAIN, fidèle des cabarets de la Comédie Française et que j'ai eu le plaisir d'applaudir au Lucernaire cet été dans ".Les élans ne sont pas toujours des animaux faciles", Paul ABIRACHED à la guitare, Philippe BRIEGH au saxophone, au violon et à la clarinette et Alain GRANGE au violoncelle.

Merci à Béatrice AGENIN, à la troupe et à toute l'équipe artistique pour ce très beau moment. 

En bref : un hommage vibrant à une chanteuse inoubliable, un grand moment d'émotion.

C'EST OU ? C'EST QUAND ?

Studio Théâtre de la Comédie Française

Galerie du Caroussel - Rue de Rivoli 75001 Paris

Métro : Louvre

Du mercredi au dimanche à 18h30

Jusqu'au 2 novembre

Durée : 1h20

C'est complet depuis des mois, mais tentez votre chance car il serait dommage de passer à côté de ce spectacle.

Béatrice AGENIN est à au Théâtre Daunou du 21 octobre au 2 novembre pour "Le plaisir de rompre" de Jules Renard, du mardi au samedi à 19h et le dimanche à 17h30