samedi 11 mai 2013

LE PREMIER

DU BEAU HOROVITZ

*****

THE LINE


Au sol, une ligne blanche. Derrière cette ligne, un homme commence à faire la queue.Très vite, un autre le rejoint. Puis arrive une femme. Surgit un troisième homme, puis un quatrième, le mari de la femme. Pourquoi font-ils la queue ? Peu importe ! Très vite, la compétition s’installe à qui prendra la place de tête, la tension monte, et tous les coups sont permis pour être le Premier.

AUX LIMITES DE L'ABSURDE

On retrouve dans le "Premier" ce qui fait l'écriture d'Israël Horovitz : un mélange de noirceur, d'humour et d'étrangeté. Rapidement l'important n'est pas de savoir pourquoi ces cinq là veulent être "le premier" mais comment vont-ils s'y prendre pour y arriver. Mensonge, ruse, séduction, tricherie, tous les coups sont permis. Il n'est plus question de légitimité ou de mérite mais seulement d'être à tout prix "on line", dans le rang, devant les autres.


C'est une compétition qui devient de plus en plus rude. Entre le début et la fin l'enjeu n'a pas changé. C'est le rapport des individus face à cet enjeu, face à la société, face à la norme et entre eux qui fait que ce qui n'était qu'un jeu, voire une plaisanterie, devient une course grotesque pour virer au drame dont seul Stephen pourra nous sortir.

FRINGANT SEPTUAGENAIRE FRANCOPHILE

Dramaturge américain vivant le plus joué en France Israël Horovitz est un fringant septuagénaire qui aime diriger lui-même ses oeuvres de cet autre côté de l'Atlantique. Ainsi était-il en février dans les locaux de Radio France pour superviser l'enregistrement de l'une de ses 15 pièces radiophoniques "Les carottes sont cuites", avec Dominique Pinon et Daniel San Pedro. Il dit de la France qu'il y finira ses jours.

Né en 1939, Israel Horovitz signe son premier texte de théâtre à 17 ans. Ses pièces les plus connues, comme "Le premier", "Sucre d’orge", "Clair-obscur", "L’indien cherche dans le Bronx", "Le baiser de la veuve", ont été interprétées notamment par Al Pacino, Richard Dreyfus, Jill Clayburgh, Diane Keaton, Gérard Depardieu et Laurent Terzieff


LE COMPAGNIE LES ALEAS

De l'adaptation du Premier par Léa Marie-Saint Germain Israël Horovitz dit que c'est sa préférée. Menée sur un rythme effréné (les comédiens doivent bien perdre 2 kilos à chaque représentation), cette fable philosophique déjantée qui flirte avec l'absurde vaut plus que le détour tant pour la qualité de la mise en scène que pour le jeu de Pierre-Edouard Bellanca (un Fleming bondissant), Simon Fraud (un Stephen tout en bloc), Pierre Khorsand (un Dolan au calme maîtrisé), Arnaud Perron (un remarquable Arnall falot et lâche) et Léa Marie-Saint Germain (une Molly séductrice qui n'en tire pas profit - en alternance avec Nathalie Bernas) qui font des merveilles avec ce beau texte.


La Compagnie les Aléas sera le mardi 14 mai à Montreuil dans le cadre du festival "Court sur scène". Vous pourrez voir 20h30 au Théâtre Berthelot "Horovitz mis en pièces", 7 pièces courtes d'Israël Horovitz, spectacle présenté au Théâtre du Bourg Neuf lors du festival off à Avignon en 2012.


En bref : Une adaptation à ne pas manquer

C'EST OU ? C'EST QUAND ?

Au Théâtre Poche Montparnasse
Jusqu'à ce soir samedi 11 mai à 21h30
75 Boulevard du Montparnasse

Le 28 mai 2013
Dans le cadre du festival de Coye la Forêt (Oise)

21h - Centre Culturel Coye la Forêt 60580





  • Vu le 10 mai 2013

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire