DIVINE IVRESSE !
Christophe Malavoy adapte, met en scène et interprète cette nouvelle, dernière œuvre de Joseph Roth, publiée à titre posthume en 1939.
C'est au son d'une trompette, "La complainte de Rutebeuf" que Christophe Malavoy entame le récit, la légende de cet ancien mineur de Silésie, arrivé en France, devenu vagabond après avoir fait de la prison pour meurtre. Entre la rencontre avec le généreux donateur et le moment où il rejoint la petite église le hasard aura mis sur sa route des hommes et des femmes bienveillants, qui le détourneront de son objectif mais qui seront aussi autant de rappels de son passé. A partir du moment où il croise cet homme "fort bien mis et d'âge mûr" il semble que son destin prenne une nouvelle direction, que les bonnes rencontres et la chance soient devenues son lot quotidien.
Le récit se déroule sur un ton assez onirique. On entend cette légende comme un conte duquel l'ironie n'est pas la moindre des choses. Andréas veut bien faire mais est constamment soumis à la tentation. Sainte Thérèse sera-t-elle le sauver ?
Les musiques qui accompagnent le spectacle sont jouées à la trompette par le comédien, qui a commencé à apprendre à jouer de cet instrument il y a deux ans, ou chantées également par Christophe Malavoy. Cette bande sonore tout en nostalgie, piochant dans l'œuvre de Léo Ferré, de Jacques Brel.
Le tout est habillé d'une magnifique mise en lumière. Ainsi l'échange initial entre Andréas et son bienfaiteur et ce jeu d'ombres et de lumière sur le visage du comédien, l'éclairage de ce rideau de fil qui trace les lignes d'un pont. Tout est sublimé dans ce spectacle, jusqu'à la fin magnifique et pleine d'espoir.
En bref : ne passez pas à côté de ce petit moment de poésie, de magie, d'humanisme et de chaleur humaine. C'est exactement ce dont nous avons besoin en ce moment.
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