Côté pile, côté face !
Le regard de Corinne
Léonore Confino, observatrice de ses contemporains, s'inspire de son vécu pour l'écriture de ses pièces. Sa plume est teintée d'une pointe d'humour mais aussi de beaucoup de lucidité et de mordant. Pour « Les Beaux », c'est à travers le regard d'une petite fille, Alice, que nous pénétrons l'intimité d'un couple, celui formé par ses parents. L'auteur pioche dans le langage enfantin comme pour renforcer le contraste entre la réalité et la fiction.
Alice a de la chance. Ses parents sont jeunes, beaux et ils s'aiment. C'est merveilleux ! Oui, mais c'est trop beau pour être vrai. Quelque chose cloche ! Leur façon de parler ? Leur comportement puéril? Leur peur panique quand l'orage gronde ? Le spectateur comprend vite qu'ils ne sont que le fruit de l'imagination d'une petite fille de 7 ans. Alice idéalise ses parents, subterfuge pour affronter la réalité faite de beaucoup de disputes dont elle est souvent le sujet. La situation bascule quand, sans prévenir, elle part se réfugier chez sa tante. Le règlement de compte puis la prise de conscience des parents prennent alors corps.
Dans une ambiance psychédélique, lumière et musique dignes d'une boîte de nuit, ce tête à tête atteint son paroxysme avec la destruction du décor, comme pour faire table rase du passé et se donner une chance de continuer ensemble, tous les trois.
En résumé: L'écriture aiguisée, avec une note d'humour, de Léonore Confino met le doigt là où ça fait mal dans un couple : le quotidien, l'usure, la frustration. La mise en scène de Côme de Bellescize imprime le rythme et la dynamique propres à l'hyper activité de notre société. Les comédiens quant à eux ne sont avares ni de leur énergie ni de leur talent, pour le plus grand bonheur du public.
Théâtre du Petit Saint Martin
17 Rue René Boulanger 75010 Paris
Du 9 septembre au 16 novembre 2019
Crédit photo @Emilie Brouchon
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