Créée en 2015 par Macha Makeieff, directrice du Théâtre National La Criée à Marseille, cette
pièce rencontre un franc succès auprès du public, bien au-delà de nos frontières. En tournée en Chine, en mars 2018, le spectacle est ovationné. Pour ceux qui ont raté la première session, La Scala nous offre une seconde chance, qu'il ne faut pas rater.
Molière, éternelle source d'inspiration...
La mise en scène de Macha Makeïeff est surprenante et originale. Elle choisit d'adapter cette
pièce à une époque contemporaine, les années 70, tout en conservant le texte en vers de
Molière. Les années 70 probablement la période la plus marquée par les revendications des
femmes pour s'émanciper et bousculer le cadre rigide et traditionnel de l'époque, quitte à glisser vers des comportements jusqu'au-boutistes. La résonance est parfaite avec les propos de Molière : fustiger l'ordre établi tout en moquant les attitudes extrémistes qui virent au ridicule.
Même si le mélange époque/langage est déroutant les premières minutes du spectacle, très vite nous sommes entraînés dans la spirale du comique de la pièce.
Un Trissotin haut en couleur :
Personnage central de la pièce, son entrée en scène est digne de celle d'une rock star : jeu de
lumière, musique à fond, chemise rose ouverte sur sa poitrine velue, longue crinière rousse,
Geoffroy Rondeau, incarne parfaitement ce Trissotin pédant, imbu de sa personne, précieux et de surcroit fourbe. Il a bien compris l'intérêt qu'il a d'entretenir les dissensions de cette famille. Il encourage donc ses trois protectrices : à commencer par la meneuse de ce petit groupe, l'exubérante femme de Chrysale, Philaminte (Marie Armelle Deguy), la très sérieuse Armande sa fille ainée (Caroline Espargilière) et Bélise la sœur de Chrysale (Jeanne Marie Levy / Anna Steiger), vieille fille, érotomane et follement drôle.
Mais le tableau ne serait pas complet sans les détracteurs de Trissotin au nombre desquels on retrouve Chrysale (Vincent Winterhalter) qui se veut le maître de maison mais d'une grande lâcheté face à sa femme, son frère Ariste (Philippe Fenwick) qui parviendra à démasquer Trissotin, Henriette, fille cadette de Chrysale (Vanessa Fonte) qui n'aspire qu'à épouser son fiancé Clitandre (Ivan Ludlow).
Mais le tableau ne serait pas complet sans les détracteurs de Trissotin au nombre desquels on retrouve Chrysale (Vincent Winterhalter) qui se veut le maître de maison mais d'une grande lâcheté face à sa femme, son frère Ariste (Philippe Fenwick) qui parviendra à démasquer Trissotin, Henriette, fille cadette de Chrysale (Vanessa Fonte) qui n'aspire qu'à épouser son fiancé Clitandre (Ivan Ludlow).
2h15 de spectacle mené tambour battant par cette troupe de comédiens virtuoses. L'esprit de
Molière est constamment présent. La touche Pop/Rock de Macha Makeïeff apporte la preuve de la modernité de ce texte, pourtant écrit en 1672. Critique sociale, comédie des mœurs, refus du sectarisme, guerre des sexes ou plutôt parité homme-femme, les thèmes en sont intemporels.
Ce spectacle est un pur régal.
Trissotin ou les femmes savantes, de Molière, mi en scène : Macha Makeïeff, Avec Vincent Winterhalter, Marie Armelle Deguy, Arthur Igual en alternance avec Philippe Fenwick, Caroline Esparrgilière, Vanessa Fonte, Geoffroy Rondeau, Jeanne Marie Levy en alternance avec Anna Steiger, Ivan Ludlow, Pascal Ternisien, Karyll Elgrichi en alternance avec Louise rebillaud, Arthur Deschamps, Valentin Johner.
C'EST OU ? C'EST QUAND ?
La Scala Paris
13 Bd de Strasbourg 75010 Paris
Du 10 avril au 10 mai 2019
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