TRISTESSES ET JOIES D'UN CLOWN
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C'est à un sourire non-contrôlé que le clown Auguste doit son succès. Mais un jour la célébrité lui pèse et il quitte le cirque dans lequel il travaille. Son errance le mène dans un autre cirque, plus petit, où il se fait embaucher comme homme à tout faire. Contre toute attente c'est éloigné de la scène qu'il va trouver une certaine paix, une certaine tranquillité de l'esprit. Jusqu'à ce que le clown du cirque tombe malade et qu'Auguste accepte de le remplacer juste pour un soir !
Ivan Morane adapte pour Denis Lavant ce roman d'Henry Miller, texte que l'auteur appréciait tout particulièrement. Ce monologue empreint de nostalgie a été écrit pour répondre à une commande de Fernand Léger qui cherchait un accompagnement pour ses dessins de clown. Tels les clowns tristes du peintre, Auguste navigue dans ses états d'âme. Incapable de supporter plus longtemps la gloire en faisant rire les gens il fuit pour retrouver son identité. Mais tout du long reste tourmenté par ses doutes sur sa raison d'être.
Qui d'autre que Denis Lavant pour interpréter ce clown. Et pourtant, était-ce dû à ce soir de première, le grand comédien m'a paru prisonnier d'un texte à la construction alambiquée qui laisse l'esprit vagabonder. Ce n'est que lorsque le comédien était libéré du texte, laissant parler son corps et son visage, qu'il m'a touché quelques secondes, tandis que le texte lui-même n'a pas réussi à accrocher mon intérêt. Dommage pour ma première rencontre avec Denis Lavant. Le comédien a pourtant tout pour être l'âme de cet Auguste.
La mise en scène de Bénédicte Nécaille est simple et la scénographie d'Ivan Morane est poétique, à l'image de la très belle affiche du spectacle. Trois éléments courbes qui figurent des morceaux de piste de cirque ou se transforme en loge d'artiste, une échelle dans un coin, des accessoires qui apparaissent et disparaissent, des instruments de musique grinçants et un joli travail sur la lumière, reflet des méandres dans lesquels dérive la pensée de l'artiste. Hélas ce soir-là je n'ai pas été émue par les interrogations, les doutes, les joies et les peines d'Auguste.
En bref : Une première rencontre avec Ivo Morane qui me laisse un goût d'inachevé. Un texte bavard qui ne laisse pas au grand comédien la possibilité d'exprimer la totalité de son potentiel. A moins que ce ne soit dû à ce soir de première. Malgré la poésie de la mise en scène et de la scénographie l'émotion n'est pas passée ce soir-là.
Le sourire au pied de l'échelle, d'après Henry Miller, adaptation et scénographie Ivan Morane, mise en scène Bénédicte Nécaille, avec Denis Lavant
C'EST OU ? C'EST QUAND ?
Théâtre de l'Oeuvre
Rue de Clichy 75009 Paris
du 16 janvier au 17 février 2019
du mercredi au samedi à 19h - dimanche 17h30
Crédit photo @
Vu en janvier 2019 au Théâtre de l'Oeuvre - Paris
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