UNE COMÉDIE BIZARRE
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L'écriture de Hervé Blutsch est foisonnante, délirante, drôle. La mise en scène de Laurent Fréchuret est tout aussi folle. Les portes claques mais ce n'est pas du vaudeville. Il y a de quoi se perdre dans le dédale des scènes qui filent, qui mélangent les époques. Il y a quelques petites longueurs mais l'ensemble est rythmé. Une impression de "sans queue ni tête" flotte au premier degré. Mais en y regardant bien tout se tient, tout est parfaitement huilé. Nous sommes dans le cerveau malade d'un homme fou de jalousie, et qui plus est qui boit plus que de raison. Rien n'est vrai dans ce délire paranoïaque, sauf la douleur de cet homme amoureux qui croit avoir perdu sa femme. Mais surtout n'oublions pas, comme nous le rappelle le majordome, que nous sommes au théâtre et que tout est permis.

En bref : un spectacle délirant qui en déroutera beaucoup mais qui relève avec réussite le défi de la folie du texte. Un délire théâtral qui se regarde avec plaisir avec Vincent Dedienne virevoltant et Marie-Christine Orry hilarante.
Ervart ou les derniers jours de Frédéric Nietzsche, de Hervé Blutsch, mise en scène Laurent Fréchuret, avec Stéphane Bernard, Jean-Claude Bolle-Reddat, James Borniche, Maxime Dambrin, Vincent Dedienne, Margaux Desailly, Päuline Huruguen, Tommy Luminet, Marie-Christine Orry.
C'EST OU ? C'EST QUAND ?
Théâtre du Rond Point
2 bis avenue Franklin Rooseveldt 75008 Paris
du 9 janvier au 10 février
Vu au Théâtre du Rond Point janvier 2019
Crédit photo @Christophe Raynaud de Lage
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