LA FIN DE L'INNOCENCE
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16 Juillet 1942. Une date inscrite en rouge sang dans nos livres d'histoire. Dans un seul en scène d'une forte intensité dramatique Philippe Ogouz raconte la rafle du Vel d'Hiv telle que l'a vécu Maurice Rajsfus alors âgé de 14 ans.
LA FIN D'UN MONDE
"Hier c'était encore l'été". En ce mois de juillet 1942 Maurice Rajsfus a 14 ans. Collégien il vit modestement avec ses parents et sa sœur à Vincennes. Le bel âge. Pas encore adulte mais pas encore totalement sorti de l'enfance. L'âge de l'insouciance. Mais comme dit la chanson, d'autres gens en avaient décidé autrement. La rafle du 16 juillet 1942, la plus grande opération de ce genre pendant l'occupation, orchestrée par la police de Vichy, va transformer ce monde.
Ses souvenirs, Maurice Rajsfus les a regroupés en trois livres : "Opération Etoile Jaune", "La rafle du Vel d'Hiv" et "Chroniques d'un survivant". Il y raconte ces jours d'avant, la vie insouciante de l'adolescent dans un Vincennes où les rues s'appellent "Liberté", "Egalité" ou "Fraternité". Les amis, les professeurs dont on se moque avec une certaine bienveillance. L'image du Maréchal Pétain. Et puis cette étoile jaune que la France de Vichy impose aux juifs. Jusqu'à ce 16 juillet 1942 où le destin de 15.000 juifs de Paris et de sa banlieue, dont 5.000 enfants, bascule dans l'horreur.
DEVOIR DE MÉMOIRE
Philippe Ogouz adapte le récit de Maurice Rajsfus en un seul en scène qu'il a écrit, mis en scène, qu'il interprète, et dans lequel il mêle récit historique et données administratives factuelles. Cet événement, l'un des plus honteux et des plus monstrueux de l'histoire de France, il nous le fait vivre à travers les yeux d'un adolescent, rescapé miraculeusement de cette horreur. Les mots sont là, précis, cruels, dans toute la puissance dramatique de l'horreur vécue par le narrateur. Dans un espace vide, sous un méticuleux jeu de lumière mis au point par André Diot, Philippe Ogouz dialogue avec l'accordéon de Paul Predki qui lui répond, se fait parfois léger, souvent grave et de la lourdeur de plomb du drame qui nous est compté. L'émotion est là, sans fioritures, portée par la musique de l'accordéoniste.
"Les mots ne crient pas, ne chantent pas, ne mentent pas, ils disent".
La rafle du Vel d'Hiv, d'après l'oeuvre de Maurice Rajsfus, adaptée, mise en scène et interprétée par Philippe Ogouz, musique de Paul Predki
En bref : Avec cette adaptation qui met en avant le texte de Maurice Rajsfus Philippe Ogouz participe au devoir de mémoire. Un spectacle d'une très forte intensité dramatique.
C'EST OU ? C'EST QUAND ?
7 Rue Véron 75018 Paris
Du 30 août au 11 novembre 2017
Du mercredi au samedi à 19h00
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