dimanche 12 mars 2017

ABIGAIL'S PARTY

FIN DE PARTIE CHEZ BEVERLY
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UN SAMEDI SOIR DANS UNE BANLIEUE DE LONDRES

En ce samedi soir il y a de l'animation dans cette rue de la banlieue de Londres. Abigail organise une "Party" et Berveley reçoit ses nouveaux voisins. Peter n'est pas aussi enthousiaste que son épouse et Suzanne, la mère d'Abigail, fait bonne figure. Quand à Tony et Angela, le jeune couple objet des attentions de Beverley, ils ont à cœur de s'intégrer dans leur nouvelle communauté.

Nous sommes dans l'Angleterre des années 1970. La crise du pétrole n'a pas encore sévi. La classe moyenne est en pleine expansion. Elle gagne de l'argent, accède à un confort bourgeois. L'ère du paraître est là. Beverley n'a de cesse de vanter la situation professionnelle de son mari. Angela et Tony sont prêts à faire semblant de ne pas voir les impolitesses de leur hôte pour être acceptés dans cette classe supérieure. Quant à Suzanne et Peter, on ne saurait lequel est le plus gêné par la consommation excessive d'alcool de la maîtresse de maison.

Si on entend la musique de la party donnée par Abigail il n'est pas certain que ce soit chez les ados que le risque de dérapage soit le plus fort. Sous les verres d'alcool avalés en accéléré le vernis des conventions et de la bienséance ne va pas tarder à craqueler. L'entente entre Beverley et Peter n'est pas au zénith. 3 ans de mariage et l'enlisement dans l'ennui est là de même que les frustrations et insatisfactions grandissantes. Il n'est pas très loin non plus chez le jeune couple Tony / Angela. Les inhibitions tombent chez les deux jeunes femmes. Les questions se font intimes, dérangeantes. Les maris sont mal à l'aise. Suzanne aussi.

RÉALISME DE L'AMBIANCE

Thierry HARCOURT a choisi une mise en scène réaliste. Le décor nous plonge dans l'ambiance des années 1970 : un intérieur bourgeois au mobilier bien marqué. Les costumes et les coiffures sont particulièrement soignés. L'atmosphère est un peu étrange. On sent rapidement qu'il va y avoir des éclats. On ne peut s'empêcher de penser à "Qui à peur de Virginia Wolf". Mais l'intensité n'est pas au rendez-vous, laissant le spectateur sur sa faim.

Lara SUYEUX pourrait donner à Beverly une personnalité complexe. Elle est à peine ébauchée sur une scène furtive qui tombe comme un cheveu sur la soupe. Son jeu excessif peine à nous mettre en empathie avec ses désenchantements. Cet excès qui a du mal à séduire chez l'une est à l'opposé tout à fait juste chez Alexis RIBES, provocante Angela à la plastique impeccable, faussement nunuche pour mieux séduire ses nouveaux voisins. Les maris Cédric CARLIER et Dimitri RATAUD sont crédibles en conjoints tentant de limiter les dégâts. Quant à Séverine VINCENT elle excelle à contenir son agacement derrière des sourires complaisants.

En bref : Malgré l'application des comédiens on peine à suivre cette soirée qui ne semble mener nulle part. La fête se termine et nous n'avons pas assisté à l'explosion attendue. Dommage.

Abigail's Party, de Mike Leigh, adaptation de Gérald Sibleyras, mise en scène de Thierry Harcourt, avec Cédric Carlier, Dimitri Rataud, Alexis Ribes, Lara Suyeux, Séverine Vincent

C'EST OU ? C'EST QUAND ?
74 Boulevard du Montparnasse 75006 Paris
Du mardi au samedi 21h - Dimanche 15h


Crédit photo @Fabien Dumas

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