samedi 3 août 2013

UNE JOURNÉE PARTICULIÈRE

PAS COMPLÈTEMENT CONVAINCUE

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DU PARI OSE D'ADAPTER LE FILM D'ETTORE SCOLA

En 1977 Ettore SCOLA séduit la critique et le public en réunissant Sophia LOREN et Marcello MASTROIANNI dans un film où les deux comédiens sont en total contre emploi : elle magnifique icone du cinéma italien y est une femme vieillie avant l'âge tandis que lui, le séducteur italien et homme à femme y interprète un homosexuel. Le film obtint le César du Meilleur Film Etranger et sera en course pour la Palme d'Or à Cannes.

UNE JOURNEE EN FORME DE PARENTHESE

L'action se situe le  le 8 mai 1938, à Rome, au moment où Hitler rencontre Mussolini. Antonietta, mère de famille nombreuse comme il se doit dans l'Italie du Duce, et marié à un macho, doit rester à la maison accomplir les tâches ménagères et ne pourra assister aux festivités. Gabriele lui tente de mettre fin à ses jours. Son geste est interrompu par Antonietta qui doit rattraper le mainate familial qui s'est échappé. Pendant que la foule célèbre les deux dictateurs, ces deux êtres vulnérables et solitaires sont réunit pour quelques heures au cours de cette journée qui sera comme une parenthèse que l'Histoire leur offre par surprise.


Journée particulière s'il en est, où toutes les barrières tombent, tous les préjugés sont abolis. Alors que dehors la fête bat son plein pour célébrer la rencontre entre les leader fascistes et nazis, un vent de liberté souffle sur les deux seuls habitants de l'immeuble qui ne sont prennent pas part à la liesse populaire. Deux solitudes se rejoignent pour un instant, quelques minutes, quelles heures. Pendant ce court laps de temps, ils vont l'un et l'autre oublier le carcan dans lequel ils vivent, oublier le passé, le présent, l'avenir pour ne plus vivre que l'instant présent, une bulle qu'ils ont créée par hasard. Cette journée particulière pour l'Histoire de l'Europe du XXème siècle l'est encore plus pour ces deux être en marge d'une société qui soit leur a attribué un rôle restrictif, soit les a rejetés définitivement. Ils vont vivre une passion éphémère, improbable, inattendue.

UN MANQUE D’ÉMOTION

Moi qui ne suis pas une fan inconditionnelle d'une femme d'honneur (je crois bien n'avoir jamais vu plus de 5 mn de cette série), je dois admettre que Corinne TOUZET est convaincante dans le rôle d'Antonietta. Elle est sensible, belle comme l'était Sophia LOREN, et touchante. 

Mon regret est que la mise en scène de Christophe LIDON ne tourne qu'autour de Corinne TOUZET et là ou Sophia Loren et Marcello MASTROIANNI formaient un duo, Jerôme ANGER a peu de place pour s'exprimer. Dommage car les rares moments où il lui est fait un peu de place il est lui aussi très touchant. 

Quant aux deux rôles secondaires, Fabrice MICHEL pour le mari et Huguette CLERY pour la concierge, ils sont complètement à côté. Certes leurs rôles sont mineures, mais ils méritaient un peu plus d'attention.

Corinne Touzet accapare toute l'attention et déséquilibre le rapport entre les deux au point que l'on a du mal à ressentir de la compassion. Le souvenir du film, peut-être enjolivé par le temps, ne m'a peut-être pas permis d'être entièrement réceptive. Certainement aussi parce que le contre-emploi et l'aura des comédiens n'est pas aussi important dans cette adaptation pour la scène.

DU BON USAGE DE LA VIDEO

La vidéo devient un élément important au théâtre, avec plus ou moins de réussite. Cette fois-ci sont utilisation s'intègre parfaitement dans la mise en scène, dans le jeu des comédiens et dans l'histoire. Elle permet d'exprimer la vie familiale, d'étendre l'espace dans au sein de l'immeuble qu'au niveau de la ville. Elle recréé, grâce à des rideaux intelligemment disposés, les deux appartements en en définissant les limites alors qu'ils sont pourtant présent en même temps sur la scène.

En Bref : Corinne TOUZET montre qu'elle peut faire autre chose que des séries, et le faire très bien, mais elle doit laisser plus de place à ses partenaires

C'EST OU ? C'EST QUAND ?

Théâtre du Petit Montparnasse
31 Rue de la Gaîté 75014 PARIS

Du 20 Février au 20 Mars 2013


C'était au Théâtre du Chène Noir - scène permanente Avignon - Rue Sainte Catherine - n°39 du plan du Off
Tous jours du 8 au 28 juillet 2013 - 15h45
(C'était complet quasiment tous les jours)

Extrait vidéo en cliquant ICI


Vu le 22 juillet 2013 - Avignon Off 2013

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