Extrait du discours d'ouverture de Jean-Michel Ribes :
"Pour autant, n’en déplaise à ceux, souvent haut placés, qui clament qu’en temps de crise la culture ne doit pas être la priorité d’une nation, c’est l’art et lui seul qui nous apporte l’eau claire et la résistance à la désertification des rêves. C’est dans les théâtres que jaillissent l’enchantement, les horizons inexplorés et l’espoir d’un avenir bondissant. Petits ruisseaux et grands fleuves qui mènent vers ce nouveau monde tant attendu prennent souvent source sur scène. Venez vous y désaltérer, vous rafraîchir pour quitter joyeusement les funérailles de ce siècle calcifié."
Petite mise en bouche
La saison débutera par un hommage à Serge Gainsbourg avec "Anna - Sous le soleil exactement", Théâtre musical pop évoquant également Anna Karina., avant de nous emmener à la rencontre de l'Afrique du Sud avec "Swan Lake",(*) fête africaine inspirée du Lac des Cygnes, qui mêle la trame classique du ballet au rythme des youyous et des percussions. De septembre à novembre sera également à l'affiche "L'Origine du monde" de Sébastien Thiéry et mis en scène par Jean-Michel Ribes, qui raconte "les états de Jean-Louis, quarante ans, qui réalise en rentrant chez lui que son cœur ne bat plus. Est-il en vie ? Est-il mort ? Comment interpréter ce singulier signe du destin ? En sursis, il enquête, s’inquiète".
En octobre Un "Cabaret new burlesque" mis en scène par Pierrick Sorin, "Scènes de la vie d'acteur" (*), un texte de Denis Podalydes. "Seul en scène, c’est le comédien Scali Delpeyrat qui livrera ces facettes sensibles des journées extraordinaires d’un comédien qui se prétend ordinaire et dont on sait tous qu’il ne l’est pas du tout". Mais aussi "Les visages et les corps", le récit par Patrick Chéreau de l'aventure de "Rêves d'Automne" au Louvre en 2010.
Novembre nous entraînera dans le récit de la naissance à la chute de Lehman Brothers avec "Chapitres de la chute" (*), avant de suivre les interrogation d'"Elisabeth ou l'Equité" de Erich Reinhart, qui s'interroge sur un monde en mutation. Egalement à l'affiche pour trois semaines la reprise de "Théâtres sans animaux" qui a connu à nouveau le succès cette saison.
En décembre, après "La Loi du marcheur", Nicolas Bouchaud et Éric Didry reviennent au Rond-Point avec "Un métier idéal". Ils se saisissent des témoignages d’un médecin de campagne à la fin des années soixante, cet étrange métier où la compassion se mêle à l’ironie et où l’animalité des hommes se mêle à l’humanité des animaux. Retour aussi pour Frédéric Bélier-Garcia qui revient au Rond-Point après"Yaacobi et Leidental" d’Hanokh Levin pour "Perlexe" (*), une comédie absurde, magistral colin-maillard, qui se joue des bizarreries de la vie. Ce sera aussi le mois de la continuité avec un nouvel exemple de la relation étroite entre le Rond Point et Alfredo Arias qui finira l'année en festin avec strass, paillettes et tombolas, grâce à "El Tigre"
L'année 2014 commencera vigoureusement avec "Erection" (*) mis en scène par Aurélien Bory dont le Rond Point a présenté "Plan B" en cette saison 2012/2013, avec Pierre Rigal, tandis que Vanessa Van Durme luttera contre la mémoire d'une mère qui s'efface dans "Avant que j'oublie" (*) et que Sophie Perez et Xavier Boussiron préparent un "Prélude à l'agonie" dans l'ouest américain. Retour également de Christophe Alévêque qui nous "dira tout".
Le mois du carnaval nous entraînera dans une danse imprévisible avec les fantômes du cinéma avec la nouvelle création de Pippo Delbono "Orchidées". Dans le cadre du festival "Les chiens de Navarre" la salle Jean Tardieu accueillera les créations collectives "Raclette", "Regarde le lustre et articule" et "Nous avons les machines". Quelques dates pour voir ou revoir "Clôture de l'amour" de Pascal Rambert, avec Audrey Bonnet et Stanislas Nordey.
Le mois du carnaval nous entraînera dans une danse imprévisible avec les fantômes du cinéma avec la nouvelle création de Pippo Delbono "Orchidées". Dans le cadre du festival "Les chiens de Navarre" la salle Jean Tardieu accueillera les créations collectives "Raclette", "Regarde le lustre et articule" et "Nous avons les machines". Quelques dates pour voir ou revoir "Clôture de l'amour" de Pascal Rambert, avec Audrey Bonnet et Stanislas Nordey.
Amour toujours, mais amour confrontation aussi avec en mars "Occident" de Remi De Vos mis en scène par Dag Jeanneret et "Love and Money" (*), un poème fort, fauve, qui raconte une quête d’humanité dans un monde de rats et de chiens. Tous cherchent malgré tout le sens de la vie dans une marchandisation outrancière, paysage désolé. Piqué d’un humour salutaire, Love and Money met en scène une mosaïque désastreuse d’êtres fissurés par le fric, égarés dans leur manque d’amour. Avec "Paroles gelées" (*) Jean Bellorini entraînera une troupe de 13 acteurs, chanteurs, danseurs, tous insolemment frais, dans le parcours initiatique de Pantagruel. Mounir Margoum quand à lui racontera avec "A portée de crachat" (*) l'aventure d’un acteur palestinien qui débarque un an jour pour jour après la chute des tours jumelles, dans l’aéroport de Tel Aviv. Un solo qui décape les consciences immobiles.
Le printemps verra se succéder "Golgota", un spectacle de Bartabas, chorégraphié et interprété par Andrés Marin, l'un des plus talentueux artistes du flamenco contemporain, la compagnie chilienne Teatrocinema qui présentera "Histoire d'amour" de Régis Jauffrey, "Azimut" (*) une autre production d'Aurélien Bory, "Perdues dans Stockholm" de Pierre Notte (également auteur de "Moi aussi je suis Catherine Deneuve"), afin de clore la saison avec "La maison et le Zoo" (*) de Edward Albee, ("Qui a peur de Virginia Wolf"), monté par le binôme Besset / Désveaux qui dirige le Théâtre des 13 vents de Montpellier et qui livre avec La Maison et le Zoo une plongée dans les tréfonds d’une âme urbaine perdue dans la jungle des villes, avec ses contradictions, ses complaisances, et ses réminiscences bestiales.
Bons spectacles à tous
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