mercredi 1 mai 2013

PALMARES / PRIX DU THÉÂTRE 2013 - LE RESULTAT

AND THE WINNERS ARE



LE PALMARES 2013

Rappelons que l'objectif était pour France 2 et les directeurs de théâtres privés et publics de créer un palmarès distinguant les artistes et spectacles de la saison théâtrale 2013. Mais le choix ne portait que sur les pièces jouées depuis le 1er janvier 2013. Le jury s'est en effet constitué trop tard pour avoir vu les spectacles présentés lors de la rentrée de septembre. Heureusement que certains ont pu faire l'objet de reprises !

Voici donc la liste complète des lauréats :

Prix de la comédienne : Audrey Bonnet dans « La Clôture de l’amour » - Spectacle présenté dans le cadre du Festival d'Avignon en juillet 2011. Même si la critique était assez unanime et sans vouloir émettre quelque doute que ce soit je constate juste que ce n'est pas vraiment une création de 2013 qui est mise à l'honneur dans cette catégorie

Prix du comédien : Grégory Gadebois dans  »Des fleurs pour Algernon ». Voila un prix que me fait particulièrement plaisir. Grégory interprète  non est un Charly Gordon qui reste dans la tête bien après que le rideau ne soit retombé. Une très belle et difficile performance saluée comme elle le mérite. Je souhaite que le spectacle parte en tournée sur les scène de France pour que tous puisse aller l'applaudir.
Prix de l’auteur : Pascal Rambert pour  »Clôture de l’amour ».

Prix de la comédie : François Morel pour la  »Carte blanche à la Pépinière »
De janvier à fin juin, 6 mois de carte blanche à François Morel pour une programmation qui est saluée par la critique et par les spectateurs.


Prix du metteur en scène : Jean Bellorini pour Paroles gelées






Prix de la comédienne dans un second rôle : Marie-Julie Baup dans Le Songe d’une nuit d’été. Magnifique Héléna nunuche dans cette mise en scène brillante de Nicolas Briancon - Voir mon coup de cœur du mois de février 2013 (post du 6 février 2013) - Mais encore une création antérieure à la période de référence du jury puisque datant de 2011.

Prix du second rôle masculin : François Loriquet dans Les Revenants

Prix d’honneur du jury Féminin : Francine Bergé dans Le Prix des boîtes
Le père | avec Robert Hirsch Théâtre Hebertot Affiche

Prix d'honneur du jury – Masculin : Robert Hirsch dans Le Père, au théâtre Hébertot jusqu'au 15 juin 2013.


Prix « Seul en scène » : Didier Brice dans Le journal d’un poilu. Au Théâtre La Bruyère jusqu'au 1er juin 2013.

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Prix de la révélation féminine : Sarah Capony dans Femme de chambre. Prix du Jury et du Public 2012 dans le cadre du Prix Théâtre 13 2012, prix qui permet chaque année de mettre en avant un jeune metteur en scène, et qui cette année se déroulera du 11 au 30 juin

Prix de la révélation masculine : Félicien Juttner dans Hernani. Pensionnaire de la Comédie Française depuis le 18 juin 2010
J’avais un beau ballon rouge



Prix « Coup de coeur » du théâtre public : Richard et Romane Bohringer dans J’avais un beau ballon rouge. Jusqu'au 5 mai au Théâtre du Rond Point à Paris après sa création à Nancy. 



Prix « Coup de coeur » du théâtre privé L’étudiante et Mr Henri de Ivan Calberac/ José Paul. Le cap de la 200ème représentation est dépassé pour ce succès de la scène parisienne qui joue les prolongations jusqu'au 25 mai 2013 au Petit Théâtre de Paris

Prix du spectacle privé : Des fleurs pour Algernon de Daniel Keyes. Ceux qui me lisent savent que j'ai adoré ce spectacle et la prestation de Grégory Gadebois. (voir mes post des 2 décembre 2012 et coups de cœur de janvier 2013).

Prix du spectacle public : La réunification des deux corées de Joël Pommerat

FETE OU FIASCO ?

Cette première soirée télévisée pour la consécration du théâtre depuis la fin en 2011 de la cérémonie des Molières : un succès ou un fiasco. Etant hors des frontières françaises ce dimanche 28 avril, dans un (bel) hôtel où la seule chaîne française était France 4, je n'étais pas devant mon poste pour suivre cette cérémonie qui voulait honorer cet art qui est le cœur de mon blog. Alors il ne me reste plus qu'à la voir en replay ou à lire la presse pour me faire une idée de la soirée, et ca ne semble pas brillant : ennui, manque de rythme, déception.
Moi qui ait connu une époque à laquelle le samedi soir était la fête du théâtre à la télévision toutes les semaines grâce à la mythique "Au théâtre ce soir" et qui constate chaque semaine depuis 5 ans (seulement) toute la diversité et la qualité des scènes françaises (et pas seulement parisiennes même si elles sont majoritairement représentées ici...mais c'est là que je vis), moi qui ne suis qu'une spectatrice anonyme mais qui se veut respectueuse du travail de tous ceux qui font vivre le spectacle vivant, je suis triste de voir comme le théâtre a tant de mal à se faire une place sur nos écrans, quels qu'ils soient.

En tant de crise c'est le budget loisir qui est le premier sacrifié. Alors que les places de cinéma pour aller voir un blockbuster américain truffé d'effet spéciaux est à plus de 10€ il faut encore débourser au moins 20€ et souvent plus de 50€ ou 60€ par place pour aller au thêâtre.

Heureusement qu'il reste des directeurs culturelles, responsables de salles en banlieue parisienne et en province qui réussissent à amener dans leurs structures des spectacles de qualité et donc à sortir le théâtre d'un certain parisianisme.

Comment rendre encore plus accessible un art qui est aussi vivant et aussi pluriel ? Voilà un beau défi pour Mme Filippetti. La fête du théâtre se doit d'être plus qu'une émission ennuyeuse de 50 mn un dimanche soir de printemps, portant sur à peine un tiers de la saison.

La première fois est rarement la bonne. Il va semble qu'il va falloir retravailler pour que la cérémonie 2014 soit plus vive, plus riche, plus représentative. Parce que les auteurs, artistes, intermittents, en ces temps de crises encore plus qu'en temps de richesse, méritent une cérémonie à la hauteur de ce que l'art apporte à une société.

ET L'AVENIR ?

Le jury était composé de : Patrice Leconte (Président), Béatrice Agenin, Dominique Besnehard, Nicolas Candoni, Josée Dayan, Anne Loiret, Philippe Meyer, Christian Rauth, Régis Wargnier. Certes des gens de la communication, de la culture, mais combien du théâtre? Peut-on imaginer un jury du Festival de Cannes qui exclurait comédiens et/ou réalisateurs ?

La critique est facile, l'art est difficile. Il semble qu'il y a encore du chemin à parcourir pour que le théâtre puisse sortir de ses belles salles pour aller à la rencontre d'un public toujours plus démocratique. N'en déplaise aux bobos biens pensants la France a encore la chance d'avoir de nombreux lieux d'expression du théâtre, qu'il soit amateur ou professionnel. Malgré les budgets en baisse, le théâtre et ceux qui se battent pour lui sont armés d'une force indestructible : l'amour de son métier et l'envie d'apporter du plaisir au public. Parce ce que c'est en temps de crise que l'on a le plus besoin de rêver.

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