jeudi 8 mai 2014

MACBETH

UN MACBETH ÉBLOUISSANT

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UN VOYAGE, UNE AVENTURE, UN IDÉAL

Assister à un spectacle du Théâtre du Soleil c'est faire un voyage. Pour atteindre le site de la Cartoucherie qui abrite depuis 50 ans l'aventure menée par Ariane MNOUCHKINE, il faut traverser Vincennes, dépasser l'imposant château, longer le bois et ses promeneurs et passer sous le porche qui s'ouvre sur cet espace qui fête cette année son demi-siècle de création. Si en plus vous avez la chance que ce jour-là le dieu soleil soit de la partie vous tomberez sous le charme des pelouses qui invitent à la détente en attendant de rentrer dans le hall d'accueil qui vous mènera à l'espace scénique.

Dès les premiers pas dans cet espace on comprend que l'on est dans un espace unique. Un monde à part mais nullement retranché sur lui-même, bien au contraire. Un espace d'expression, de liberté, de création, de respect. Que l'on fasse partie des habitués du Théâtre du Soleil ou que ce soit une première on se sent tout de suite en famille. L'esprit égalitaire qui est à l'origine de la création de cette scoop se ressent dans tous les contacts qui respirent la bienveillance. Il y a 50 ans cette année qu'Ariane MNOUCHKINE a lancé l'aventure de cette troupe unique, où dans un esprit communautaire chacun participe à tous les actes de la vie de la troupe pour un même salaire pour tous. (un très bel article sur l'historique de cette aventure en cliquant ICI). Depuis 50 ans le théâtre du soleil fait rayonner dans le monde entier son souffle, son esprit, et permet aux idées de s'exprimer.


SHAKESPEARE A L'HONNEUR

Une fois nos contremarques étiquetées de nos places sélectionnées sur le grand tableau, nous entrons dans le magnifique hall d'accueil. C'est Ariane MNOUCHKINE en personne qui nous reçoit. La perfectionniste qu'elle est a décalé d'une semaine la première pour peaufiner encore un peu le travail de la troupe. Si le Théâtre du Soleil fête ses 50 ans, cette année 2014 marque aussi le 450ème anniversaire de William SHAKESPEARE.  Pour l'occasion le hall est entièrement décoré en hommage au grand dramaturge : son portrait est le centre d'une très belle fresque sur le mur du fond tandis que les côtés présentent des peintures d'anciennes affiches de ses pièces. On est sous le charme et le plaisir est prolongé par le repas préparé par l'équipe et proposé aux spectateurs pour un prix aussi doux que les plats sont savoureux. La disposition des tables permet l'échange avec les autres amoureux du théâtre. C'est alors que peut commencer le spectacle. Ariane MNOUCHKINE qui n'a cessé de veiller à ce que tout se passe bien s'est installée près de la régie pour prendre des notes pendant la représentation et continuer à parfaire les détails.

LA FOLLE ASCENSION D'UN TYRAN

Si en ces premiers jours il reste quelques imperfections qui se caleront avec le temps, c'est un éblouissant MACBETH qui est offert au public. L'action se situe dans un monde très contemporain sans pour autant être vraiment daté. Tandis que les derniers spectateurs s'installent des ombres se déplacent sur la scène derrière un rideau transparent. La musique de Jean-Jacques LEMETRE s'élève. Seul sur le côté de la scène, au milieu de ses nombreux instruments, il crée l'ambiance musicale et s'inscrit parfaitement dans le rythme énergique du spectacle.

Ils seront au total 42 comédiens à se succéder sur la scène pour une version flamboyante de "la pièce écossaise". Les décors se succèdent tous plus somptueux les uns que les autres, avec un souci du détail extraordinaire. Quelques secondes suffisent à transformer une scène de bataille est salle de réception d'un palais royal ou en appartement victorien. Et tout au long des 5 actes on va de découverte en découverte dans cette univers contemporain qui se révèle d'un grand réalisme. Et finalement tout apparaît d'une telle évidence. Cette guerre, ce tyran qui naît sous nos yeux, SHAKESPEARE l'a décrit il y a plus de 4 siècles et pourtant il ressemble tant à certaines images du dernier JT de 20h.

Ce MACBETH est un dictateur du 21ème siècle. Si c'est l'ambition qui dans un premier temps le pousse à  se convaincre de la possible réalisation de la prédiction des sorcières, si c'est poussé par l’appétit de pouvoir de Lady MACBETH qu'il commet un régicide, petit à petit il cède à un mal étrange qui le pousse dans la folie, perdant tout contrôle sur lui-même et sur les événements. Si LADY MACBETH pourrait se faire encore plus froide et plus machiavélique, Serge NICOLAÏ crée un superbe MACBETH que l'on prend plaisir à détester. L'ensemble de la troupe est remarquable. Les sorcières qui m'avaient tant marquées dans la version donnée par Laurent PELLY au Théâtre des Amandiers de Nanterre en début de saison, sont ici moins frappantes dans la scène de la prophétie, mais la scène du chaudron revisitée par Ariane MNOUCHKINE est une réussite à l'image du reste du spectacle.

En bref : une magnifique version de MACBETH portée par l'éblouissante troupe du Théâtre du Soleil, et qui prouve à nouveau l'universalité et la modernité de l'oeuvre de SHAKESPEARE 

C'EST OU ? C'EST QUAND ?

La Cartoucherie
75012 PARIS
Téléphone : 01 43 74 24 08 (tous les jours de 11h à 18h)


COMPLET JUSQU'AU 31 MAI.

Pour les mois de juin et juillet la location est ré-ouverte depuis le lundi 5 mai


Représentations

mercredi, jeudi et vendredi à 19h30
samedi à 13h30 et 19h30
dimanche à 13h30
relâche lundi et mardi





CHALLENGE THÉÂTRE 2014

Vu le 4 mai 2014 au Théâtre du Soleil - Cartoucherie de Vincennes
Photos : Le Théâtre côté cœur (la photo de la troupe en répétition est une photo fait à partir du programme du spectacle)

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