SUPERBE ILLUSTRATION DU TEXTE DE FOUCAULT
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"MON CORPS C'EST LE LIEU SANS RECOURS AUQUEL JE SUIS CONDAMNE"
"Dans "Le corps utopique", conférence radiophonique donnée en 1966, Michel Foucault arpente le corps comme un territoire. Espace à priori limité, personne, imposé à chacun mais espace que nous partageons en commun.
Comment faire avec ? Puis-je m'en débarrasser ? Le circonscrire ? Me l'approprier ? Le transformer ?
Traversé de fantasme et outil de tous les possible, le corps est à la fois sujet et objet des utopies de l'homme."
Animé(e) de cette rage utopique, nous plongeons dans un voyage intérieur à la fois solitaire et collectif, inquiet et joyeux, peuplé de corps étrangers, de compagnons de route."
Animé(e) de cette rage utopique, nous plongeons dans un voyage intérieur à la fois solitaire et collectif, inquiet et joyeux, peuplé de corps étrangers, de compagnons de route."
(source : Collectif F71)
UNE BELLE SURPRISE
En toute franchise, quand mon fils m'a proposé d'aller voir l'adaptation au théâtre de la réflexion d'un grand sociologue sur le corps humain je ne peux pas dire que j'étais super emballée. Je craignais quelque chose d'extrêmement contemporain voir expérimental. Mais bon, c'est à 10mn de la maison alors pourquoi pas. En toute honnêteté, à la sortie je l'ai remercié d'avoir sélectionné ce spectacle.
Je ne connaissais pas ce texte et partais donc dans l'inconnu le plus complet. Mon ressenti est que le Collectif F71 livre avec ce spectacle une très belle illustration de la réflexion de Michel FOUCAULT et la bataille continue entre ce corps décrit comme un univers fini et limité et nos désirs, nos illusions, la vision idéal que nous en avons.
La mise en scène met en valeur le texte sans distraire l'attention bien au contraire. Les 6 comédiennes sont toutes remarquables (comment en être autrement lorsque l'on a travaillé avec, entre autres, Stanislas NORDEY, Christine LETAILLEUR, Catherine HIEGEL, Dominique VALLADIE, Alain FRANCON ou Daniel MESGUISH). Leur jeu capture le regard et l'attention du spectateur qui ne les lâche plus. L'utilisation de l'espace et ingénieuse. Les rythmes et ruptures donnent vie à la pensée. Les corps désarticulés laissent place à des corps maîtrisés, se transforment, s'animent ou se figent et vont jusqu'à disparaître. Les interactions avec le public s’intègrent naturellement dans le déroulé du spectacle grâce au travail fait avec les comédiens amateurs du Collectif 12.
Les séquences alternent humour, absurde, sérieux, dérision. La scénographie de Jane JOYET est simple et joue habilement avec l'espace à la fois fini et infini, se métamorphosant comme le corps, lequel est perçu tant dans sa dimension individuelle que collective. L'utilisation du visuel et des sons, ce que le collectif appelle des "bulles de fiction" donnent un peu d'oxygène au texte, "colonne vertébrale" du spectacle, permettant d'y revenir avec d'autant plus de concentration et d'attention.
La mise en scène met en valeur le texte sans distraire l'attention bien au contraire. Les 6 comédiennes sont toutes remarquables (comment en être autrement lorsque l'on a travaillé avec, entre autres, Stanislas NORDEY, Christine LETAILLEUR, Catherine HIEGEL, Dominique VALLADIE, Alain FRANCON ou Daniel MESGUISH). Leur jeu capture le regard et l'attention du spectateur qui ne les lâche plus. L'utilisation de l'espace et ingénieuse. Les rythmes et ruptures donnent vie à la pensée. Les corps désarticulés laissent place à des corps maîtrisés, se transforment, s'animent ou se figent et vont jusqu'à disparaître. Les interactions avec le public s’intègrent naturellement dans le déroulé du spectacle grâce au travail fait avec les comédiens amateurs du Collectif 12.
Les séquences alternent humour, absurde, sérieux, dérision. La scénographie de Jane JOYET est simple et joue habilement avec l'espace à la fois fini et infini, se métamorphosant comme le corps, lequel est perçu tant dans sa dimension individuelle que collective. L'utilisation du visuel et des sons, ce que le collectif appelle des "bulles de fiction" donnent un peu d'oxygène au texte, "colonne vertébrale" du spectacle, permettant d'y revenir avec d'autant plus de concentration et d'attention.
Et c'est finalement l'illustration de ce que j'aime au théâtre : permettre cette ouverture vers de nouveaux horizons. J'ai quitté la salle avec l'envie de lire ce texte pour mieux me l'approprier, d'en savoir plus sur Michel FOUCAULT et son parcours. Non seulement j'ai passé une très agréable soirée (d'ailleurs je n'ai pas vu le temps passer), mais tout le spectacle ce que je voyais et entendais m'interpellait, m'interrogeait, me questionnait. J'ai fait le plein d'émotions, apprécié un beau moment de théâtre, savouré le jeu des comédiennes que j'ai envie de suivre, et rentre chez moi enrichie d'un nouveau savoir et pleine d'envie d'en apprendre encore plus. Que demander de plus ?UN TRAVAIL CENTRE SUR LA PENSÉE DE MICHEL FOUCAULT
Le collectif F71 s'est créé en 2004. Il réunit alors 5 comédiennes et metteurs en scène (Sabrina BALDASSARRA, Stéphanie FARISON, Emmanuelle LAFON, Sara LOUIS et Lucie NICOLAS). Elles sont rejointes en 2012 par Lucie VALON."Notre corps utopique" s'inscrit dans la lignée d'un travail sur la pensée de Michel FOUCAULT commencé en 2004 et concrétisé par un triptyque, "un feuilleton théâtral en trois volets" : "Foucault 71", "La prison" et "Qui suis-je maintenant". Ce travail collectif s'est appuyé et enrichi des nombreuses rencontres avec le public. "Foucault 71" a reçu le prix du Jury Odéon-Télérama dans le cadre du Festival Impatience en 2008.
Le choix de travailler sur cet univers le collectif l'explique ainsi :"ce qui nous a séduites chez Michel FOUCAULT, c'est sa façon de lier théorie et pratique. Ici nulle thèse, nul discours dogmatique, pas de solution prête à l'emploi, mais une posture : parler de ce qu'on connait (être ou se faire expert de la situation), faire émerger l'information en se basant sur l'expérience de chacun, et parler depuis la place qu'on occupe et non plus à la place des autres".
Objectif pleinement atteint avec cette mise en théâtralité de "Notre corps utopique";
En bref : un spectacle vivant, intelligent, mené avec une belle énergie.
"Il se peut bien que l'utopie première, celle qui est la plus indéracinable dans le cœur des hommes, ce soit précisément l'utopie d'un corps incorporel". Michel FOUCAULT
Et soudain je me demande ce que FOUCAULT aurait pu dire de l'utilisation des avatars dans le monde numérique ?
Pour en savoir plus
Créé le 19 décembre 2013 au Théâtre Eurydice à Plaisir (78), après 12 représentations au Théâtre de la Bastille en janvier 2014 et 2 représentations au Collectif 12 à Mantes la Jolie (78), le spectacle sera en tournée à l'automne 2014.
Les dates seront sur le site du collectif F71: http://www.collectiff71.com/actualites.htm
C'EST OU ? C'EST QUAND ?
C'EST OU ? C'EST QUAND ?
Friche André Malraux - 174 Boulevard du Maréchal Juin 78200 Mantes la Jolie
Vendredi 24 et samedi 25 janvier 2014 à 20h30
Tournée à venir à l'automne 2014
Vu le 24 janvier 2014
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