dimanche 3 mars 2013

TROILUS ET CRESSIDA

UNE OEUVRE A DECOUVRIR

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DRAME ANTIQUE ET SHAKESPEARIEN

"La sanglante guerre de Troie est suspendue… Les remparts de la ville ne sont pas encore tombés, les soldats grecs et troyens vacillent, sombrent dans le doute, l’ennui et les rivalités. Dans cette Antiquité homérique aux héros démythifiés par Shakespeare, Troïlus, fils de Priam, tombe amoureux de Cressida, la fille du prêtre grec Calchas. Celle-ci dissimule son amour, s’en défend puis, reniant les liens du sang, cède au jeune Troyen. Homme faible mais ambitieux guerrier, Troïlus accepte sans grande résistance, face au conseil de Troie, de rendre Cressida à son père en échange d’un prisonnier troyen, Anténor. Il confie alors au Grec Diomède la belle désillusionnée."

AMOUR ET HAINE, GUERRE ET DESTIN

Shakespeare écrivit Troilus et Cressida après "Henri V" et "Hamlet". Il y explore le thème de la guerre et du destin humain, mais aussi l'amour. Pour ce drame en cinq actes, Shakespeare s’inspire du poème de Geoffrey Chaucer, "Troilus et Criseyde" (1386), et de "L’Iliade" traduite par George Chapman (1598). 

Contrairement à nombre d'oeuvres de Shakespeare cette pièce n'est pas sujette à discussion sur son auteur et est concensuellement attribuée à l'auteur anglais.


Cressida, seul personnage féminin dans ce monde en guerre, est décrite comme une traîtresse. Elle semble surtout être une très jeune femme qui n'a pas de prise sur son destin et qui tente de survivre et de se protéger, le pauvre Troïlus étant le dindon de la farce, l'amoureux humilié. Quand à Ulysse sa ruse est presque machiavélique face à un Ajax, lourdeux magnifique ou à un Achille désoeuvré.

UNE SALLE RICHELIEU RENOVEE

Après un an de travaux c'est un plaisir de retrouver la Salle Richelieu avec ce drame rarement joué, et qui fait son entrée au répertoire du Français pour la réouverture de sa salle à l’acoustique rénovée. J'avoue ne pas avoir assez fréquenté la Comédie Française pour me permettre de juger de l'amélioration ou pas.

Le texte alterne entre monologues et passages où les comédiens s'adressent aux public. La mise en scène et la direction d'acteur en font un texte très moderne. Il faut s'accrocher par moments, peu d'actions et beaucoup de discours sur ce qui doit se passer et ce qui est en jeu, mais l'ensemble est agréable. Superbe scénographie qui joue l'alternance entre le camp grec et les murailles de Troie. 


Et toujours le jeu éblouissant de la troupe du Français, avec des mentions particulières pour Stéphane VARUPENNE (Troïlus), Gilles DAVID (Pandare), Loïc CORBERY (Ajax) et bien sûr Eric RUF (Ulysse). Un bémol : Georgia Scalliet dans le rôle de Cressida.


Mise en scène de Jean-Yves RUF, avec Yves Gasc (Priam), Michel Favory (Nestor), Eric Ruf (Ulysse), Bruno Raffaelli / Laurent Natrella (Agamemnon) Michel Vuillermoz (Hector), Christian Gonon (Enée et Calchas), Loïc Corbery (Ajax), Stéphane Varupenne (Troïlus), Georgia Scalliet (Cressida), Louis Arene / Benjamin Lavernhe (Diomède), Sébastien Pouderoux (Achille), et les élèves comédiens Carine Goron (Cassandre), Laurent Cogez (Patrocle), Lucas Hérault (Helenus), Blaise Petteone (Anténor), Nelly Pulicani (Andromaque) et Maxime Taffanel (Pâris)


En Bref : Pas aussi réussi qu'Andromaque mais un beau spectacle à découvrir

C'EST OU ? C'EST QUAND ?
A la Comédie Française
Salle Richelieu
du 26 janvier 2013 au 5 mai 2013


Vu le 24 février 2013

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