lundi 26 septembre 2016

MARIAGE ET CHATIMENT

DE LA FIDÉLITÉ EN AMITIÉ

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A MENTEUR MENTEUR ET DEMI

Prenez deux copains qui sèment les rires sur leur passage - Daniel RUSSO (Hier est un autre jour) et Laurent GAMELON (L'invité) - un auteur de comédies à succès - David PHARAO (Molière auteur francophone vivant en 2005 pour L'invité) et un metteur en scène virtuose du boulevard Jean-Luc Moreau), ajoutez 3 comédiennes pétillantes et savoureuses, et vous obtenez une des comédie de boulevard à succès de la rentrée.

Alors qu'il doit être le témoin de son meilleur ami Fred pour son mariage avec Miss Météo, Edouard est contraint par son assistante à travailler pour répondre d'urgence à un important appel d'offre. Il invente alors un mensonge, THE mensonge, celui qui va ruiner son mariage et celui de Fred. Et plus il essaiera de redresser la situation plus il créera le chaos autour de lui.

Il y a du Bourvil et du Louis de Funès, du Laurel et Hardy, du Asterix et Obélix dans le duo Daniel RUSSO / Laurent GAMELON qui chaque soir mouille la chemise sur la scène du théâtre Hébertot. Des répliques qui fusent, deux personnalités complémentaires et attachantes, une complicité qui se voit, un plaisir de jouer ensemble : une mécanique du rire qui fait mouche.


LA COMEDIE DE BOULEVARD DE VOTRE RENTREE

Quiproquos, faux-semblants, non-dits, David PHARAO a mis dans son texte tous les ingrédients d'une bonne comédie. Avec ses personnages féminins caricaturaux cette comédie fait la part belle aux rôles masculins et est avant tout un hymne à l'amitié. Certes les femmes n'y sont pas montrées sous leur meilleur jour : Delphine RICH est l'épouse psychorigide un brin castratrice, Fannie OUTEIRO la blonde nunuche plus vraie que nature et Zoe NONN la jeune stagiaire aux dents longues qui ne recule devant rien pour réaliser ses ambitieux objectifs. Mais on pardonnera à l'auteur ce parti pris car il permet à ses deux comédiens une performance comique sans faute au travers de deux personnages très attachants, à l'amitié indestructible.

En bref : Une comédie de boulevard sans autre prétention que de faire passer un bon moment de théâtre grâce à une distribution impeccable menée par un duo comique complice et irrésistible, le tout mis en scène avec talent. Un hymne à l'amitié. Une belle soirée.


C'EST OU ? C'EST QUAND ?
78 bis Boulevard des Batignolles 75017 Paris
Depuis le 1er septembre 2016
du mardi au samedi à 21h - dimanche 15h

Crédit photo @photo Lot

dimanche 18 septembre 2016

DJIHAD, L’odyssée de trois bruxellois qui partent en djihad

LIBÉRER LA PAROLE POUR S'ECOUTER ET VIVRE ENSEMBLEUN SPECTACLE INDISPENSABLE*****



Ben, Reda et Ismaël sont trois jeunes belges. Ils sont nés et ont grandi à Schaerbeek, un quartier de Bruxelles. "Musulmans de la deuxième génération" comme on les décrit dans les journaux. Alors, comme beaucoup de jeunes désœuvrés, sans travail malgré leur formation, ils ont décidé de partir faire le djihad en Syrie et tuer les mécréants.


"Hou la la les gars, je suis trop excité. Ça va être comme dans Call of Duty. J'ai top hâte d'aller tuer des mécréants"

Ce sujet d'actualité Ismaël SAIDI a choisi de le porter à la scène en décembre 2014. Avant Charlie Hebdo, avant le Bataclan, avant les attentats dans le métro de Bruxelles, à Magnanville, Nice ou Saint Etienne-du Rouvray. C'est un peu de lui qu'il a mis dans chacun des personnages, ses doutes d'adolescents lorsqu'il se sentait perdu et qu'à l'époque les jeunes partaient pour l'Afghanistan (et non, ce n'est pas une tendance récente). Il a aujourd'hui 40 ans et ne pensait pas que ce qu'il avait vécu à 16 ans serait toujours d'actualité. Au départ il n'y avait que 5 représentations prévues. Puis une 6ème, dans l'après-midi du 9 janvier 2015 et depuis ça n'a pas arrêté, la troupe donnant souvent 3 représentations par jour. Parti d'une cave le spectacle a immédiatement connu le succès. Après 156 représentations devant plus de 55.000 spectateurs dont plus de 28.000 élèves, DJIHAD le spectacle arrive en France.

Comment expliquer le succès de cette tragi-comédie ? Par le fait qu'elle parle à tous, quelle que soit la religion, la condition sociale, l'âge, le sexe. La grande force est de "libérer la parole". On rit beaucoup du parcours de ces trois pieds nickelés qui sur la route du djihad vont se découvrir. Ce parti pris de l'humour permet d'aborder toutes les questions sans tabou : la radicalisation, le besoin de reconnaissance, la rupture identitaire, les préjugés inculqués par l'environnement culturel, la pression communautaire. Pas besoin de mettre en oeuvre les gros moyens du théâtre public pour nous toucher au plus profond. Par les mots, le jeu, DJIHAD nous fait rire malgré le tragique des situations, leur hyper-réalisme.

Ben, Reda et Ismaël ont chacun leur motivation. Chacun d'eux a dû renoncer à quelque chose. Ils aimaient la musique, les mangas, l'alcool. Ben, le leader du trio, était un fan d'Elvis Presley. Il est même allé à Graceland se recueillir sur la tombe de son idole. Et là c'est la fin : il découvre que son idole s'appelle Elvis Aaron Presley et réalise qu'il admire un juif. Ismaël "gribouille". Son kif c'était de dessiner des mangas. Mais à l'école coranique il a appris que les dessinateurs vont en enfer. Quand à Reda il a dû renoncer à Valérie, son amour de 10 ans, parce qu'elle n'est pas musulmane. Alors il lutte pour ne pas noyer son chagrin dans l'alcool. Tous les trois ont douté, perdu leurs repères, retrouvé confiance grâce à la religion. Et puis il y a les images des frères musulmans qui meurent en Syrie, le discours des recruteurs qui fait espérer qu'ils vont enfin pouvoir faire quelque chose de leur vie et aider. Ismaël SAIDI le répète lors de chaque débat ou interview : "Attention, la pièce ne cautionne pas les salopards qui reviennent tuer chez nous. Eux, ce sont des criminels. Mais je veux comprendre ce qui en amène tant là-bas". "Qu'est-ce qui fait qu'un type qui a grandi à Saint-Denis ou à Molenbeek, qui a été à l'école comme vous, qui aurait même pu être votre ami, qu'est-ce qui fait qu'il passe du côté obscur". Sur la route Ben, Ismaël et Reda vont apprendre ce qu'était la vie des deux autres et les chemins qui les ont menés à la radicalisation. Ils prendront conscience des non-dits, de la manipulation dont ils ont été l'objet, qu'elle vienne de la société ou de la communauté, de ce qu'ils ont laissé derrière eux. Deux d'entre eux ne reviendront pas.


Tandis que le Festival d'Automne avec 81 Avenue Victor Hugo nous interpelle sur les sans-papiers et la place que nous faisons aux étrangers, que le théâtre privé sature la rentrée théâtrale de pièces de boulevard des années 1950, les Feux de la Rampe nous questionnent sur les raisons qui poussent ses enfants à partir ainsi, et a le courage de programmer DJIHAD, un spectacle qui nous rappelle que le théâtre peut être un outil de prise de conscience. Ce n'est pas pour rien que le gouvernement belge a déclaré ce spectacle d'utilité publique, ce qui lui permet d'être distribué gratuitement auprès des élèves. En contrepartie des représentations pour les scolaires, Ismaël SAIDI avait fait trois demandes au Ministre de l'Education Belge

- que les jeunes viennent le voir dans des théâtres, pas dans les lycées ou les gymnases
- qu'il y ait une mixité des publics et donc que les représentations ne soient pas organisées que dans les quartiers dits défavorisés
- que le gouvernement mette en oeuvre des actions pour aider les jeunes
Les deux premières demandes ont été honorées...


Pour les premières représentations c'est l'équipe belge qui est sur scène. Au bout de 10 jours elle sera remplacée par une nouvelle équipe qui s'annonce très prometteuse. 80 dates sont prévues en France. Des représentations auront lieu en scolaire mais aussi dans des prisons. Une autre équipe tourne aux Pays-Bas, et les représentations continuent en Belgique. A la demande de professeur il a été rédigé un livret pédagogique pour accompagner les représentations et les débats.


Comme l'a dit Maïtena BIRABEN  lors de la première, ce spectacle "rassemble" et "réconcilie". On pardonnera aisément les pointes de caricature et les imperfections de jeu pour ne retenir que l'émotion. Celle qui nous saisit quand l'un d'eux tombe sous les balles, quand Michel pleure sa femme comme nous pleurons les victimes des attentats, quand Ben profite de la solitude de son tour de garde pour prendre sa kalachnikov pour un micro et chanter comme le King Elvis, quand Ismaël de retour en Belgique entend les voix de ses amis morts en Syrie.

DJIHAD nous touche au cœur. Véronique ROY était dans la salle en ce soir de première. L'un de ses fils est mort en Syrie en janvier dernier. Comme elle l'exprimait au cours de la discussion qui a suivi la représentation la pièce pointe bien les parcours hasardeux, ces espèces d'aventures surréalistes. Là où je pense que c'est important c'est que pour soigner cette société qui va mal il faut toucher au coeur. "Cette pièce touche à l'empathie". (Lien vers le clic prévention du Djihad en cliquant ICI ainsi que vers sont interview sur Europe 1 en novembre 2015)

Le mot de la fin revient à l'auteur et comédien Ismaël SAIDI :


"Pour chaque affaire Dreyfus il y a un Zola, et à la fin c'est Zola qui gagne".

Avec (en alternance) : Ismaël Saidi, James Deano, Reda Chebchoubi, Shark Carrera, Florian Chauver, Adel Djemai, Helmi Dridi.

En bref : un spectacle plus que nécessaire qui aborde par le prisme de l'humour la problématique de la rupture identitaire d'une génération en perte de repère. Ismaël SAIDI nous interpelle, rétablit certaines vérités, aborde des questions grave en faisant fi des tabous, provoque rire et émotion, nous rassemble et nous mène sur la voie de la réconciliation. A diffuser sur une très grande échelle.

C'EST OU ? C'EST QUAND ?

34 Rue Richer 75009 PARIS
Les jeudis, vendredi et samedi à 19h45
A partir du 17 septembre 2016



Crédit photo @AFP Miguel Medina

LA VERSION BROWNING

TOMBENT LES MASQUES, TOMBENT LES HOMMES
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La fin des années 1940 dans un collège britannique. Dans l'atmosphère surannée d'un appartement confortable un professeur mal-aimé et sur le départ fait face aux trahisons multiples de son entourage. Jean-Pierre BOUVIER livre une prestation remarquable, entouré d'une belle distribution et dans une mise en scène qui laisse éclater les passions.

TOMBENT LES MASQUES

En cette fin des années 1940 au Royaume-Uni, le professeur Croker-Harris a convoqué l'élève Taplow pour une leçon de rattrapage de version grecque qui sera déterminante pour son passage en classe supérieure. Au cours de cette heure c'est une tragédie digne des auteurs grecs qui va se dérouler sous les yeux de l'élève.

Croquignole, comme l'ont surnommé les élèves, n'est guère apprécié. Il incarne toute la rigueur de l'institution. Si Taplow se montre espiègle lorsqu'il singe son professeur devant le professeur Hunter, il fait moins le fier face au redouté enseignant. Malade, Croker-Harris s’apprête à quitter ce poste qu'il occupe depuis de nombreuses années. On comprend vite que derrière l'amertume se cache une blessure profonde qui n'est pas seulement celle due au désenchantement vis-à-vis de son rôle d'enseignant ou sa déception de quitter cette école.
Tout au long de cette fin de journée défilent proches et inconnus qui chacun démolissent un peu plus ce professeur au cœur malade. Comme une lente mise à mort, consciente ou pas, de celui qui aurait pu être un grand professeur et qui voit se succéder et s'empiler les preuves de l'échec de sa vie.


JEAN-PIERRE BOUVIER MAGISTRAL

Jean-Pierre BOUVIER livre une prestation magistrale. Son professeur Crocker-Harris se bat contre cette chute qui semble chaque instant plus inéluctable. Le professeur redouté de tous ses élèves semble s'affaisser physiquement et moralement un peu plus à chaque coup que lui inflige son entourage. La silhouette se recroqueville, semble à la limite de la rupture. Les yeux souvent mi-clos c'est par la voix qu'il transmet toute la force intérieure du personnage, ses ruptures, sa souffrance, ses désillusions.

C'est toute l'hypocrisie de cette société britannique qui est mise à jour. Les masques craquent. Les jalousies et les rancœurs éclatent comme un soir d'orage libérant les tensions trop longtemps retenues. Pour son adaptation Patrice KERBRAT a gardé l'époque dans laquelle Terence RATTIGAN a voulu placer cette comédie humaine. Le dramaturge britannique y démonte les codes d'un univers qu'il a bien connu ayant lui-même étudié au Trinity College d'Oxford. Loin de figer le texte dans le temps ce parti pris permet de donner toute la dimension intemporelle et universelle des tourments et passions éprouvés par ses personnages.

Mme Crocker-Harris (Marie BUNEL) est un monstre de froideur à l'encontre de son mari. Leur couple s'est délité dans le temps, sombrant dans le mensonge, la trahison, le mépris mutuel qui est devenu le ciment de leur relation. Elle sombre dans une romance pathétique avec un professeur Hunter (excellent Benjamin BOYER) lui-même au comble de l'hypocrisie tant vis-à-vis de sa maîtresse que de son collègue et ami. Et on a du mal à croire que le jeune couple qui va leur succéder dans ce logement de fonction puisse connaître une relation plus heureuse. Le reste de la distribution est d'une grande justesse. Thomas SAGOLS est crédible en Taplow, élève à la fois moqueur et admiratif de ce professeur si sévère et si désabusé. Crocker-Harris reconnait-il en son élève l'adolescent qu'il fut lui-même ?

Le décor d'Edouard LAUG, la lumière de Laurent BEAL et les costumes de Caroline MARTEL sont en  parfaite harmonie pour créer un atmosphère sombre, intime voire renfermée, et parfois étouffante, comme les liens entre les membres de cette bourgeoisie mortifère. Néanmoins l'espoir finira par l'emporter.

En bref : Une adaptation très réussie de la pièce de Terence Rattigen. Une atmosphère tendue, sombre. Une dénonciation de l'hypocrisie de la bourgeoisie britannique et une illustration des passions, des espoirs et désillusions des hommes et des femmes, porté par la remarquable et émouvante interprétation de Jean-Pierre BOUVIER. Une des réussites de cette rentrée de l'automne 2016.

C'EST OU ? C'EST QUAND ?
75 Boulevard du Montparnasse 75006 PARIS
Du mardi au samdi 21h - dimanche 15h




Crédit photo @Pascal GELY

lundi 12 septembre 2016

PRÉSENTS PARALLÈLES

ATTALI NOUS PERD DANS SES UNIVERS PARALLÈLES
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ET S'IL AVAIT VAINCU !

Les croix gammées qui ornent discrètement les murs de la salle de la Reine Blanche et la musique qui remplit l'espace sèment le doute : sommes-nous bien en 2016 ? Oui, mais dans un aujourd'hui dans lequel les nazis ont gagné la guerre en 1944, sont toujours au pouvoir dans toute l'Europe et imposent leur politique et leur censure. Un aujourd'hui où Jean Cocteau est un auteur oublié, où le progrès semble s'être figé 72 ans plus tôt, où le théâtre ne sert qu'à présenter les classiques ou du vaudeville parce que "les gens veulent voir des histoires simples pas de la politique-fiction" dit un personnage.

C'est dans ce contexte qu'une comédienne et son mari, directeur du théâtre, tentent de monter une pièce subversive écrite en 1943, qui envisageait un futur dans lequel les alliés auraient gagné en 1945. La démocratie régnerait, la société serait plus tolérante au point qu'un coup de foudre pourrait survenir entre une femme et un homosexuel. Impensable dans ce monde de 2016 dominé par la pensée nazie. Survient un coup de théâtre qui nous envoie dans une autre réalité. Nous sommes désormais en 1943. Paris est occupé et un dramaturge écrit une pièce qui se déroulera en 2016. Un 2016 qui aura vu la défaite des nazis. Mais la censure de l'occupant rode et l'auteur doit trouver le moyen de transmettre son texte à sa famille pour l'avenir. Nouveau coup de théâtre qui nous amène dans le 2016 du mariage pour tous, dans un théâtre où un couple de comédien homo répète une pièce de politique fiction, alors que la comédienne tombe amoureuse de l'un des des acteurs homosexuels qui soudain prend la fuite pour rejoindre le Paris uchronique.


MISE EN ABYME DE MISE EN ABYME

Dans cette mise en abyme en forme de matriochka Jacques ATTALI enchaîne les poncifs. "Que reste-t-il du rêve d'une Europe unie" se demande-t-il sans apporter le moindre début de réponse.  Ce présent qui aurait pu être manque totalement d'imagination et de crédibilité. Ce labyrinthe dans le temps tourne en rond sans aucune issue. L'ambition est de nous interpeller sur ... sur quoi ? L'histoire n'est que le prétexte à une succession de réflexions banales sur les relations entre les hommes et les femmes, la censure, le théâtre et ses spectateurs. On y dénonce une élite intellectuelle collabo mais ce n'est plus un secret pour personne. La peur domine les deux mondes décrits : peur du pouvoir, peur de l'opinion publique, peur d'affirmer ses convictions, peur de la censure politique ou morale. Une peur qui paralyse, qui tue la créativité, qui fige hommes et idées dans la médiocrité et la facilité. On attendait mieux de la part de celui qui fut le conseiller de François Mitterrand. Plus d'originalité, plus de profondeur, plus de vision.

Ce voyage dans le temps voulu en boucle tourne à vide. "Il faut, du chaos originel de la pièce à la surprise finale, assurer la continuité de la compréhension malgré les coups de théâtre - ou grâce à eux" lit-on dans la note d'intention. Hélas la construction et le texte ne permettent pas de gagner ce pari, l'auteur ayant éprouvé le besoin de mettre dans les dialogues les explications de texte, comme si finalement le spectateur est réellement incapable de dépasser le premier degré et n'attend vraiment du théâtre que des histoires simples et que intuition ne lui permet pas de décoder la volonté de l'auteur. 


UN REMARQUABLE TRIO DE COMEDIENS

La mise en scène de Christophe BARBIER manque également de subtilité et plonge parfois dans la caricature (l'échange de SMS, le couple de comédiens homosexuels si caricatural qu'il en devient insultant, le subterfuge des "coups de théâtre"). La scénographie de Pascal CROSNIER qui s'annonçait intéressante en dépassant le 4ème mur est finalement décevante avec son panneau recto verso censé représenter la passerelle entre les époques et sa rangée de sièges. L'ensemble ne m'a pas permis de "passer du cerveau à l'esprit, de l'intelligence à l'intuition" (note d'intention du metteur en scène), et ressemble plus à un vaudeville qu'à un texte avant-gardiste.

Heureusement il reste trois excellents comédiens. Marianne BASLER est tantôt combattante, tantôt craintive, séductrice ou faussement soumise. Xavier GALLAIS multiplie lui aussi les propositions. Jean ALIBERT est remarquable dans toutes les époques, exploitant de toute l'étendue de sa palette de jeu. La conjugaison de ces talents permet de relativiser le propos et de passer néanmoins une agréable soirée.

Hélas, à force de mise en abîme de mises en abîme on finit par toucher le fond. Et pour avoir une idée de ce que pourraient être les mondes parallèles, mon conseil est de lire ou relire "A la croisée des mondes" de Philip Pulman.

En bref : une proposition qui semblait intéressante et qui se noie dans les poncifs malgré l'interprétation de grande qualité du trio de comédiens.

C'EST OU ? C'EST QUAND ?

Théâtre de la Reine Blanche
2Bis passage Ruelle 75018 Paris
Métro La Chappelle ou Marx Dormoy

Du 7 septembre au 3 novembre 2016
Du mardi au samedi à 20h45

dimanche 11 septembre 2016

WE LOVE ARABS

PILONNAGE EN RÈGLE DU MUR DES PRÉJUGÉS
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LE BUZZ DU OFF 2016

Le Off 2016 s'est enflammé avec justesse pour WE LOVE ARABS, une pièce qui tire à boulets rouges sur les préjugés concernant la relation israélien / arabes. Le titre en lui-même est déjà un pied-de-nez à la bien-pensance. Dans cette satire fine et mordante le chorégraphe Hillel KOGAN imagine le processus de création d'un spectacle kitch, prétentieux, pseudo-engagé, qui durera 3 jours, se déroulera dans le désert, et qui aurait pour thème l'identité et le partage de l'espace entre Juifs et Arabes. Vaste programme ! Oui mais pour cela il a besoin d'un danseur arabe. Sauf qu'il n'en a aucun dans son répertoire ! Se présente un danseur Arabe, le seul d'Israël, mais qui ne correspondant pas tout à fait à ce que recherche le chorégraphe.


SE JOUER DES PRÉJUGÉS

Avec WE LOVE ARABS Hillel KOGAN dresse un réquisitoire lapidaire contre les réflexes racistes les plus sournois. Tout dans le spectacle est d'une profonde intelligence. Chaque mot, chaque mouvement est réfléchi, drôle, (im)pertinent. Il ne s'agit pas tant "d'une rencontre ou d'un conflit entre juif et arabe" mais de "la confrontation entre deux images" traitant avec subtilité les préjugés les plus larvés que l'on exprime sans même en avoir conscience. Dans cette perspective le duo avec Adi BOUTROUS est d'autant plus savoureux tant le danseur ne correspondant pas du tout à l'image typique de l'arabe. contrariant ainsi le projet de chorégraphe, le contraste entre les deux n'étant soudain plus aussi marqué qu'il le souhaiterait, ce qui donne lieu a de savoureux échanges, notamment dans les expressions.

Hillel KOGAN réalise également une satire savoureuse des milieux de la danse. Le chorégraphe qu'il interprète est une caricature assumée emplie d'auto-dérision. Que ce soit dans le vocabulaire ou dans la gestuelle il jongle avec les ressorts du comique, entre premier, deuxième, trentième degré. On se délecte de ce faux Hillel KOGAN qui impose à son danseur une relation dominant / dominé, infantilisant le danseur sans jamais lui laisser la parole. On savoure ce chorégraphe qui dans l'expression de son art utilise les danseurs comme une matière malléable qu'il peut triturer comme il l'entend pour en restituer sa pensée, sa vision créatrice, dans un processus de création qui peut être violent sans qu'il en ait parfois conscience. Une collaboration qui se termine en apothéose dans un magnifique duo, avant de partager l'houmous avec le public.

En bref : un petit bijou d'autodérision qui traite avec humour et subtilité des comportements ordinaires. Hillel KOGAN et Adi BOUTROUS nous offrent un spectacle d'une rare intelligence qui foule aux pieds la bien-pensance sur la coexistence israelo-arabe, tout en n'épargnant pas les milieux artistiques. Une pépite à ne manquer sous aucun prétexte.

C'EST OU ? C'EST QUAND ?
Théâtre du Rond Point
Avenue Franklin Roosevelt - Paris
du 12 septembre au 8 octobre 2017
Durée : 45 mn

LIEN VERS LE TRAILER EN FRANCAIS EN CLIQUANT ICI

Vu Avignon 2016 - La Manufacture
Mise à jour du 12/09/17

dimanche 4 septembre 2016

RENTRÉE THÉÂTRES PARISIENS 2016 - THÉÂTRE PRIVE

SÉLECTION PREMIERE PARTIE DE SAISON
THÉÂTRE PRIVE


Après une saison 2015/2016 et un été très mouvementés, il m’apparaît toujours plus important de rappeler que si la culture a un coût, elle n'est pas un luxe mais bien une nécessité. Alors que de nombreuses structures culturelles ferment ou voient leur budget restreint, la culture reste un vecteur de savoir et d'éveil des esprits. Le théâtre n'a pas vocation à apporter toutes les réponses ni à donner les solutions. S'il est un lieu de divertissement, il est aussi un lieu d'échange, de diffusion, de développement de la réflexion. Dans une société de consommation de masse qui veut du loisir et où certains médias n'apportent que médiocrité, le spectacle vivant reste pour moi l'arme par laquelle le loisir peut être un moment de plaisir, de partage, d'émotion et d'enrichissement. Et parce que le théâtre fait partie de ma culture, en cette fin d'été, la meilleure chose que je puisse faire en souvenir de ceux qui nous ont quittés trop tôt parce qu'ils fêtaient un anniversaire dans un restaurant, dessinaient des caricatures, allaient à un concert, rentraient chez eux après une journée au service des citoyens, vivaient pour la paix entre les communautés, s'émerveillaient d'un feu d'artifice, buvaient un verre en terrasse, allaient danser dans une boite de nuit, la meilleure chose que je puisse faire c'est de continuer à sortir et à aller au spectacle.

Cette saison 2016/2017 s'annonce encore une fois très riche. Quelle chance nous avons d'avoir une telle offre sur Paris et la Région Parisienne. Une profusion de spectacles qui oblige à faire des choix car il n'est pas possible de tout voir. Même si je n'aime pas faire de distinction entre "public" et "privé", l'article serait trop long si je traitais les deux en une seule fois. Alors voici dans un premier temps les spectacles qui retiennent plus particulièrement mon attention dans le théâtre privé (une sélection qui est donc partielle et non exhaustive).


DU COTE DU LUCERNAIRE

Comme chaque année ce lieu magique, qui est un de mes préférés, propose une programmation variée dans laquelle chacun trouve son bonheur. Ici les théâtrovores se feront plaisir avec la carte théâtre et ses privilèges (pour tout savoir cliquez ICI). La saison commence avec une CANTATRICE CHAUVE comme vous ne l'avez jamais vue. "Un régal" selon Télérama. Voila qui m'intrigue.


LA REINE DE BEAUTÉ DE LEENANE nous plonge dans un huis clos sur la lande irlandaise. Grégori BAQUET toujours aussi touchant, Catherine SALVIAT, de la Comédie Française, remarquable mère tyrannique. Un rendez-vous à ne pas manquer (Mon article en cliquant ICI). 

LES ÉLANS NE SONT PAS TOUJOURS DE ANIMAUX FACILES mais le trio de fous chantant qui revient avec ce spectacle musical va vous emporter dans un jam endiablé, un univers poétique et déjanté pour une soirée de réjouissante (mon article en cliquant ICI). 


LE VOYAGE EN URUGUAY de Clément HERVIEU-LEGER, de la Comédie Française, raconte la migration de 5 taureaux normands traversant l'Atlantique dans les années 1950. Voilà qui promet d'être épique. 

Au Lucernaire on aime bien dépoussiérer les classiques. A l'affiche LE JEU DE L'AMOUR ET DE L'HASARD mis en scène par Salomé VILLIERS qui séduit le public depuis plusieurs saisons et revient en force avec son ambiance pop-rock. 

Et pour une bonne dose de rire un autre voyage en absurdie avec BEN ECO RESPONSABLE. Un humour décapant pour un regard différent sur l'économie. J'avais beaucoup aimé son premier spectacle il y a déjà plusieurs années.

 Sans oublier la programmation jeune public.


DU COTE DU POCHE MONTPARNASSE

La qualité de la programme du Poche se confirme d'années en années, et les Molières s'accumulent et, comme d'habitude, j'aurai envie de (presque) tout voir. Armé de sa statuette de la révélation masculine Alexis MONCORGE reprend le spectacle qui lui a apporté cette reconnaissance de la profession. AMOK est le récit d'une rencontre, d'une course contre la mort, d'une passion, d'une folie, d'une obsession. 

Avec LA VERSION BROWNING nous allons plonger dans l'univers des publics schools britanniques. Depuis sa création la pièce a fait l'objet de nombreuses adaptation à l'écran. Gageons que l'écriture de Terence RATTIGAN n'a rien perdu de son mordant dans cette dissection de la bonne société anglaise.


Anne DELBEE interprète RACINE OU LA LEÇON DE PHÈDRE, qu'elle a également conçu et mis en scène. Une déclaration d'amour au dramaturge classique, chantre de la "liberté fondamentale de l'être humain à dire non, à faire des choix, à s'avancer pour témoigner de la dignité humaine".

En novembre Nicolas VAUDE et Nicolas BRIANCON s'emparent du texte de Nathalie SARRAUTE POUR UN OUI OU POUR UN NON. Une histoire de mots. Une histoire d'amis. L'histoire d'une parole prononcée un jour sur un certain ton. Je suis déjà impatiente d'entendre ces deux magnifiques comédiens.

Les Lundis du Public permettront notamment de retrouver Michael LONSDALE dans LETTRES A UN JEUNE POÈTE de Rainer-Maria RILKE, Maxime d'ABOVILLE et sa LEÇON D'HISTOIRE DE FRANCE

 

UNE PLUIE DE COMÉDIES MUSICALES



Si Paris est encore très loin de New York et de Londres dans ce domaine, plusieurs productions m'attirent grandement cette saison. Il y a tout d'abord OLIVER TWIST dont on peut suivre la création depuis plusieurs mois sur twitter. Mis en scène par Ladislas CHOLLAT c'est à la Salle Gaveau que sera donnée la première le 23/09, avec Nicolas MOTET dans le rôle titre. A voir la qualité de la bande annonce je suis impatiente de découvrir cette création.



Au Casino de Paris se jouera TIMEO. Entre comédie musicale et cirque ce spectacle créé par Alex GOUDE s'annonce innovant. Il raconte l'histoire d'un jeune garçon en fauteuil roulant qui rêve de devenir acrobate et montrer à tous qu'être différent c'est être normal. 



Début octobre c'est LE FANTOME DE L'OPERA qui s'empare de la scène de Mogador. L'oeuvre mythique de Gaston LEROUX a été jouée dans 25 pays, a reçu 70 prix et a séduit plus de 140 millions de spectateurs. Au public français d'être charmé par ce fantôme qui sera adapté en français


Et pour passer une soirée de détente quoi de mieux qu'une parodie de comédie musicale. Au Sentier des Halles retrouvez à partir du 20/09 un de mes coups de cœur du Off 2015 : GUTENBERG LE MUSICAL. Deux talentueux chanteurs / comédiens font tourner les casquettes pour interpréter une vingtaine de personnages qui racontent l'histoire, revue et corrigée, de l'inventeur de l'imprimerie. Une performance. Une histoire de dépassement de soi et de foi en ses rêves. (mon article en cliquant ICI).


Pour quelques dates seulement (du 30/09 au 15/10), ce sont les JERSEY BOYS qui seront au Théâtre des Folies Bergères. La comédie musicale phénomène à Broadway et à Londres nous propose un voyage dans la musique des années 1950 à 1970 sur les pas de Frankie Valli et les Four Season, les créateurs du rythme des chansons de Diana Ross et les Supreme, des Temptations de Gloria Gaynor et de tant d'autres.



Enfin vous n'oublierez plus jamais les paroles des tubes anglais après avoir écouté LES FRANGLAISES. Deuxième saison à Bobino pour la version n° 2 du spectacle de la bande des TISTICS. 12 filles et garçons qui pendant 2h nous montre l'autre versant des airs que nous avons tous chanté, mais cette fois-ci dans leur traduction littérale. Une énergie folle pour un spectacle des plus drôles. A partir du 14/09/16. (mon article de 2015 en cliquant ICI)


CRÉATIONS

DJIHAD a été créée fin 2014 en Belgique. Ismaël SAIDI y décrit l'odyssée tragi-comique de trois Bruxellois qui partent en Djihad. L'auteur a choisi le ton de la comédie pour faire rire des clichés de toutes les religions, en levant le silence sur les tabous de chacun. Il veut prendre le parti de faire tomber les murs entre les communautés et aspire entre rires et larmes à un meilleurs "vivre ensemble". Plus de 50.000 spectateurs en Belgique dont 27.000 lycéens. Un spectacle reconnu "d'utilité publique". Elle sera aux Feux de la Rampe à partir du 16/09. 


Au Théâtre de l'Atelier le couple Myriam BOYER / Jean BENGUIGUI donne vie pour la première fois sur les planches au couple imaginé par Georges SIMENON et interprété par Simone SIGNORET et Jean GABIN dans le film de Pierre GRANIER-DEFERRE en 1971 : LE CHAT. Une exploration des tréfonds de l'âme humaine aux travers de ce couple qui ne se parle plus mais qui ne peut vivre séparé. A partir du 6 septembre. 

Dans cette même salle la soirée commence avec L'EVEIL DU CHAMEAU, de Murielle MAGELLAN. Barbara SCHULTZ et Pascal ELBE dans l'histoire de deux mondes qui s'entrechoquent, deux êtres qui n'auraient jamais du se rencontrer et dont un événement inattendu va changer le cours de la vie. Une comédie qui s'annonce pétillante et émouvante.  




Au Théâtre des Bouffes Parisiens on découvrira à partir du 29/09 Niels ARESTRUP, Kad MERAD et Patrick BOSSO dans ACTING. Un metteur en scène condamné pour meurtre rencontre en prison un comptable qui rêve de devenir acteur et un tueur muet. Il tente un pari fou : transformer le piètre comédien amateur en plus grand acteur de tous les temps. Un trio et un pitch prometteurs.

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Après avoir interprété Anne d'Autriche et Marie de Médicis Béatrice AGENIN sera Louise de Savoie, mère de François Ier (interprété par Gaël Giraudeau). Au Théâtre La Bruyère dès le 02/09 elle sera LA LOUVE. L'occasion d'en apprendre plus sur cette femme ignorée de nos manuels d'histoire ainsi que sur les amours de jeunesse d'un des rois préférés des français. Une comédie malicieuse et bouillonnante où s'entremêlent les chausses trappes des allées du pouvoir et les intérêts personnels.



Une autre comédie à l'affiche du Théâtre Hébertot. Daniel RUSSO et Laurent GAMELON sont réunis dans MARIAGE ET CHÂTIMENT mis en scène par Jean-Luc MOREAU. Où comment un mensonge, THE mensonge, va détruire tout autour d'Edouard (D. Russo) : son mariage, celui de son meilleur ami, sa foi en l'humanité. Et bien sûr tout ce qu'il pourra tenter de faire pour améliorer les choses aura un effet contraire. Un duo qui s'annonce désopilant. A partir du 1er septembre. 


Autre création attendue avec impatience EDMOND au Théâtre du Palais Royal. Après les succès continus du PORTEUR D'HISTOIRE (toujours à l'affiche au Théâtre des Béliers Parisiens et en tournée - ma critique ICI) et du CERCLE DES ILLUSIONNISTES, Alexis MICHALIK. Cette fois nous serons à Paris en 1897. Edmond Rostand n'a pas encore 30 ans et s'apprête à écrire l'un des chefs d'oeuvre du répertoire français, le rôle auquel tout comédien rêve de se confronter : Cyrano de Bergerac. Impatiente de retrouver la pétillante Anna MIHALCEA, le séduisant Régis VALLEE et le reste de la troupe.

Au Théâtre de La Huchette, après le succès estival de La Poupée Sanglante (que l'on espère retrouver bientôt sur une autre scène) LE PERSONNAGE DÉSINCARNE s'installe en dernière partie de programmation. Arnaud DENIS met en scène un thriller théâtral : en pleine représentation un personnage se révolte contre son auteur. Il refuse le destin qui lui a été tracé. S'engage alors un rapport de force entre l'écrivain et sa créature. Intriguant ! C'est à partir du 27/09.

Alors que se profile l'élection présidentielle plusieurs pièces sur le thème de la politique sont à l'affiche. A la Pépinière Théâtre Salomé LELOUCH s'interroge sur l'identité politique dans POLITIQUEMENT CORRECT. Comment Mado, fervente militante de gauche, va-t-elle réagir quand elle réalise qu'elle est tombée amoureuse d'un homme d'extrême droite.


Le théâtre belge sera également à l'honneur à la Pépinière avec CONVERSATIONS AVEC MA MERE. Jacqueline BIR et Alain LEEMPOEL sont Jaime et sa mère, deux êtres vivant dans deux mondes différents et étrangers l'un à l'autre. Jusqu'au jour où Jaime est licencié. Dans cette pièce drôle et émouvante qui se déroule dans une Argentine en crise c'est le thème de la relation entre mère et fils, entre génération, une histoire d'amour filial et de partage.




Une comédienne, un auteur de théâtre, les difficultés de la création. Mise en abîme classique ? Sauf que cela se passe dans un présent qui serait celui où les nazis auraient gagné la guerre en 1944 et domineraient l'Europe en 2016. Quel est ce monde ? Que nous dit-il de nous ? Un premier coup de théâtre qui fait basculer dans un autre réel, puis dans un autre. Le pitch de PRÉSENTS PARALLÈLES à l'affiche à La Reine Blanche à partir du 7 septembre m'intrigue. D'autant que l'auteur est Jacques Attali et que Jean ALIBERT, Marianne BASLER et Xavier GALLAIS sont sur scène.



A l'Essaion LA GÉOMÉTRIE DU TRIANGLE ISOCÈLE revisite le triangle amoureux. Quand l'équilibre d'un couple de femmes bascule à l'arrivée d'une troisième. Triangle amoureux ou géométrie dangereuse ? Les critique vantent la qualité du texte et de l'interprétation, une pièce qui rompt avec les convenances. Pour sortir des sentiers battus et découvrir un théâtre moins médiatisé et se montrer curieux.



CLASSIQUES


Le retour sur scène du duo JAOUI / BACCRI est l'un des spectacles les plus attendus de cette rentrée. Il faut dire qu'il y a de quoi : LES FEMMES SAVANTES mis en scène par Catherine HIEGEL, 30 ans après l'avoir montée à la Comédie Française. Une distribution prestigieuse pour revisiter un classique du répertoire. Au Théâtre de la Porte Saint Martin à partir du 10/09. A partir de janvier 2017 y seront reprises les deux pièces à succès du duo : UN AIR DE FAMILLE et CUISINE ET DEPENDANCES.



ILS ONT CARTONNE DANS LE OFF


C'a été un de mes coups de cœur dans le OFF 2016. PIGMENTS sera au Théâtre de la Contrescarpe à partir du 16 septembre. Après 4 ans de passion l'amour s’essouffle. Survient un événement tragique. Et si on pouvait tout recommencer ? Une très belle comédie-damatico-romantique écrite avec talent et interprétée avec justesse et sensibilité par un magnifique duo de comédiens. Mon article de juillet 2016 en cliquant ICI


On croit tout savoir sur Evita Peron, icone en Argentine. La comédie musicale EVITA revient sur ce destin unique. Une femme qui a tout connu, gravissant tous les échelons jusqu'à sa mort à 33 ans. Succès dans le Off qui revient à la Comédie Bastille à partir du 21/09.

La Comédie de Paris reprend un petit bijou : l'adaptation théâtrale de EXERCICE DE STYLE d'après Raymond QUENEAU. Joué plus de 800 fois ce spectacle musical porte au plus au les couleurs de l'Oulipo. Le pitch : l'autobus arrive. Un zazou à chapeau monte à bord. Un heurt il y a. Plus tard devant Saint Lazare il est question d'un bouton. Cette simple histoire vues de 99 manières différentes. Jubilatoire. (mon article de 2013 en cliquant ICI)


CIRQUE


A partir du 28/09 BOBINO accueillera jusqu'aux fêtes de fin d'année le Cirque LE ROUX avec son spectacle THE ELEPHANT IN THE ROOM. Un spectacle inhabituel. 4 personnages qui évoluent dans un salon monochrome où ils tentent de protéger un coupable secret. Une fusion entre cirque, théâtre, humour et films noirs hollywoodiens, pour un spectacle très physique. Du cirque contemporain comme je l'aime.



Malgré les difficultés rencontrées depuis plus d'un an, les agressions et les sabotages, le Cirque ROMANES est toujours debout. Il revient à partir du 22/10 square Parodi avec un tout nouveau spectacle au titre plein d'humour : SI TU NE M'AIMES PLUS JE ME JETTERAI PAR LA FENÊTRE DE LA CARAVANE. Et la tzigane répond : "ouvre ton coeur, car le ciel est à ta porte. Un cirque familial, où règne la poésie et la bienveillance.



REPRISES


Vincent DEDIENNE revient à l'Atelier le lundi soir avec son spectacle drôle, touchant et intelligent : S'IL SE PASSE QUELQUE CHOSE. Après le succès de la saison dernière et dans le Off 2016 c'est un plaisir de le retrouver.sur une scène parisienne.  (mon article en cliquant ICI). Et retrouvez toutes les dates de tournée sur son site.



LES FAUX BRITISH, l'adaptation très réussie du succès londonien est partie pour une deuxième saison tonitruante au Théâtre Saint Georges. 2h de rire continue devant les mésaventures des membres d'un club littéraire qui se lance dans la création théâtrale.Un Molière de la comédie amplement mérité. (mon article de mai 2016 en cliquant ICI)


Envie d'en peu de frisson ? LA DAME BLANCHE, qui a fait frissonner le public du Théâtre du Palais Royal la saison dernière revient au Théâtre de la Renaissance à partir du 23/09. Des effets spéciaux dignes du cinéma, un suspens de bout en bout, une troupe à l'unisson. Ravie de cette reprise pour un spectacle qui aurait mérité au moins un Molière la saison dernière. (mon article de novembre 2015 en cliquant ICI).

Le 09/09 BIGRE revient au Théâtre Tristan Bernard, après sa création à Brest et le triomphe public et critique au Théâtre du Rond Point lors de la saison dernière. Un mélo burlesque et déjanté. Et surtout le pari fou d'un spectacle sans texte (mais pas muet). Un trio hilarant pour une plongée dans l'absurde. Trois olibrius qui enchaînent les catastrophes dans un spectacle non dénué de poésie. Un décor, une équipe technique, un poisson rouge et un lapin. On va de surprise en surprise dans ces trois petites chambres de bonne. Chaudement recommandé  (mon article de juillet 2016 en cliquant ICI)



Une saison qui s'annonce riche et variée. Alors allons tous au spectacle. Et n'oubliez pas 


POUR QUE VIVE LE SPECTACLE VIVANT, 
ALLEZ AU THÉÂTRE
(et au cirque)

Belle rentrée à tous