lundi 8 février 2016

LIBRES SONT LES PAPILLONS

L'ENVOL VERS LA VIE
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LIBERTE

Quentin est fier de son émancipation. Il a 20 ans. Son petit appartement est vieux, défraîchi mais il y est libre, loin de sa mère. Et si les murs sont peu étanches au bruit ce n'est que pour mieux faire la connaissance de Julie BOULANGER, sa jeune et jolie voisine. Il est réservé et peu confiant dans ses talents de compositeur. Elle est vive du haut de ses 20 ans, énergique, gaie, insouciante en apparence. Elle papillonne. Elle est libre elle aussi. Libre de vivre. Libre d'aimer. Libre de chanter. C'est le coup de foudre. Mais leurs secrets auront-ils raison de la sincérité de leurs sentiments ? Sans compter l'influence de Florence, mère castratrice mais surtout aimante, qui n'entend pas lâcher si vite dans la nature sa progéniture fragile.

La pièce de Leonard GERSHE, écrite au début des années 70, est adaptée avec bonheur par Eric Emmanuel SCHMITT. L'auteur voulait y montrer une jeune femme profitant de la révolution sexuelle pour vivre librement. En transposant l'intrique aujourd'hui le texte ne perd rien de sa modernité. Chacun des personnages est amené à se métamorphoser pour s'accepter, accepter l'autre et sa différence, déployer ses ailes et s'envoler vers sa vie avec la force nécessaire pour en accepter les hauts et les bas.

CHARME ET FRAICHEUR DE LA JEUNESSE

Anouchka DELON est rayonnante. Son sourire illumine la pièce. Un peu fragile au début elle s'installe avec plaisir dans le rôle de Julie, belle et impétueuse. Elle entre comme un ouragan de fraîcheur dans la vie de Quentin. Comme elle nous tombons sous son charme. Elle interprète avec enthousiasme et fougue cette jeune femme qui n'entend pas s'encombrer des codes rigides de la société, et laisse paraître sa fragilité sous son apparence de femme libre assumée.


Julien DEREIMS est Quentin, un jeune homme fragile mais déterminé. Telle la chrysalide qui vient de sortir de son cocon et qui se transforme en papillon il est fragile, hésitant à se lancer dans cette nouvelle vie, et pourtant animé d'une soif de liberté. Il incarne un personnage d'une touchante humanité qui suscite l'empathie dès les premières secondes. Simple, charmant, vulnérable. Comme Julie il est libre de prendre une autre direction ou de risque de se brûler les ailes sur les feux d'un amour aussi fougueux et fragile que ces deux enfants.

Ils évoluent sous le regard anxieux et protecteur de Nathalie ROUSSEL. Celle qui apparaît comme une mère castratrice a surtout un regard protecteur sur son fils qu'elle a plus d'une raison de vouloir garder près d'elle. Toute en retenue et en sensibilité elle saura elle aussi accepter d'évoluer et sera celle qui finalement fera le plus de chemin. Guillaume BEYELER est le dernier protagoniste de cette comédie. La mise en scène de Jean-Luc MOREAU est simple et efficace, laissant s'exprimer toutes les contradictions et tous les doutes des personnages.


En bref : Portée par la jeunesse et l'enthousiasme de ses jeunes acteurs, LIBRES SONT LES PAPILLONS est une comédie romantique réussie sur l'émancipation, la liberté et l'acceptation de soi et des autres. Un moment de fraîcheur avec de talentueux comédiens


C'EST OU ? C'EST QUAND ?

A partir du 15 janvier 2016
Du mardi au samedi à 21h - Matinée le dimanche à 15h



Crédit photo @Fabienne Rappeneau


2 commentaires:

  1. Joli décor, mise en scène vivante, on sourit quelquefois.
    Les deux personnages principaux jouent bien avec un surjeu pour la jeune fille qui donne d'ailleurs l'impression d'être plus explosive qu'elle ne veut le montrer. (On verra plus tard dans sa carrière...) La mère aussi surjoue un peu dans son rôle de protectrice castratrice, sauf à la fin où son ton s'affine. Le fils est impeccable, très crédible, touchant. En revanche, l'autre zigoto n'est pas à la hauteur du personnage qu'il devrait figurer ; il semble ballot alors qu'il devrait être un Don Juan opportuniste et menfoutiste.

    Et le texte est gentillet, pétri de bons sentiments dans une situation presque banale à propos du handicap, de l'amour maternel et de la prise de liberté. On devine souvent "le mot" qui va suivre. On espère toujours autre chose mais on voit les gros sabots qui avancent pesamment ou au contraire, qui étonnent car il y a des "manques". Par exemple, aucune indication du changement de point de vue de la mère..
    Tiens, à un moment, la jeune fille dont on sait qu'elle n'est pas cultivée a une expression qui ne relève pas du tout de son niveau de langue. Quelque chose comme "Je ne m'aventurerais pas à..." C'est un bug, nan ?

    L'ensemble n'est pas très crédible. Particulièrement quand la jeune fille revient au bras d'un autre sans état d'âme, et ne cesse de l'enlacer et de se faire peloter devant son amoureux d'un jour et sa mère devant laquelle elle avait précédemment une attitude plus retenue. Qui fait ça ?! Tout ce cinéma pour bien nous faire comprendre, nous montrer, nous prouver sa légèreté ou son lunatisme. Dans le cas où on ne l'aurait pas bien vu, allez, encore un bisou ! Qu'elle doive faire sa valise nous aurait suffit, monsieur le metteur en scène...

    Personnellement, je ne me suis pas profondément ennuyée mais avec cette impression d'avoir quand même perdu mon temps... et ne pas comprendre les critiques dithyrambiques.

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  2. Christine - Le Théâtre Côté Coeur15 mars 2016 à 00:20

    Bonsoir,
    C'est la diversité des ressentis qui fait aussi la richesse du spectacle vivant. Je suis désolée que vous vous soyez ennuyée. Je n'ai pas le sentiment que les critiques de ce spectacle soient dithyrambiques. Elles me semblent plutôt mettre l'accent sur la fraîcheur de l'interprétation et le regard sur le handicap et la différence.
    J'espère que vos futurs spectacles vous apporterons plus de plaisir.
    Merci d'avoir réagi avec sincérité sur cet article.

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